Abidjan, 02 sept 2024 (AIP)-Le village d’Abobo Baoulé a connu une agitation notable dimanche 1er septembre 2024, en raison de l’annulation d’une assemblée générale convoquée par le patriarche, Nanan Djonka Clément, doyen dudit village.
Cette rencontre entre les filles et filles de cette bourgade Atchan devait faire la synthèse de la médiation menée par Clotaire Yobou-Nampé, 2e adjoint au chef sortant du village, à la demande du commissaire divisionnaire major de police Yéo Kollo Roger, préfet de police d’Abidjan. Médiation à laquelle, Marc Akré, le détenteur actuel de l’arrêté préfectoral, s’est soustrait “sans motif valable”.
Ce dimanche, sur place, un dispositif impressionnant des forces de l’ordre était déployé dans les endroits stratégiques du village pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Le patriarche du village, Nanan Djonka Clément, a même été empêché par le directeur de Cabinet du préfet de Police d’Abidjan, le commissaire Bakayoko de descendre de son véhicule, sous prétexte qu’il risquait d’être brutalisé.
Après des discussions et échanges houleux entre les membres de la génération Tchagba et les forces de l’ordre, Nanan Djonka Clément est finalement descendu de son véhicule de commandement et a déclaré qu’il ne reconnaissait pas l’actuel chef du village, Marc Akré, en dépit de son arrêté.
“Je suis venu vous annoncer officiellement que notre village n’a pas encore de chef désigné selon nos us et coutumes”, a déclaré le patriarche Djonka Clément sous les vivats de la communauté bobo rassemblée.
Suite à cette déclaration “solennelle” consacrant “la destitution sur le plan coutumier du détenteur de l’arrêté préfectoral”, une marche populaire s’est déroulée dans toutes les artères du village dans la liesse populaire aux sons de la fanfare. Des messages fermes indiquant que Marc Akré n’était pas reconnu comme le chef du village d’Abobo Baoulé, ont été distillés durant la marche.
Le doyen de la génération Tchagba, Akré Nanho Bernard, ainsi que les doyens Dongba, Agban et Assoukrou, et la présidente de toutes les femmes du village, Mme Danho Adji Sophie, accompagnée d’une forte mobilisation féminine, ont pris part à cette cérémonie.
La génération Tchagba avait précédemment récusé son “chef de village”, Akré Nandjui Marc, lors d’une conférence de presse tenue mercredi 20 décembre 2023, suivie d’une marche de protestation dans les rues du village.
Le porte-parole de la génération Tchagba, Hubert-Armand Assin, a au nom du doyen d’âge, Akré Nanho Bernard, expliqué que l’actuel chef avait méprisé les us et coutumes de la communauté Atchan, bafoué le chef de terre et ses camarades de génération en les traduisant devant les juridictions, ce qui est contraire aux us et coutumes Atchan.
Selon lui, malgré les divisions enregistrées lors de sa désignation, Marc Akré n’a pris aucun acte en faveur de la réconciliation et de la cohésion sociale pour permettre aux habitants de cette cité de vivre en paix et dans la communion.
Le porte-parole des Tchagba a également souligné que, malgré l’arrêté préfectoral du 12 mai 2023 le désignant comme chef du village d’Abobo Baoulé, Akré Nandjui Marc n’a pas été présenté au doyen du village, Djonka Clément, affirmant qu’il est “au-dessus du patriarche”, le chef de terre, du fait de son arrêté.
Toutes nos tentatives de le rencontrer dimanche lors de cette assemblée générale sont restées vaines. Selon son entourage, il n’a pas le droit de parler.
(AIP)
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