Abidjan, 04 sept 2024 (AIP)- La tentative d’évasion de la prison de Makala, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC) dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 septembre 2024, a fait au moins 129 morts, dont 24 tués par balles, et 60 blessés, a déclaré mardi 3 septembre, le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani.
Les détenus soutiennent que la surpopulation carcérale et les conditions dégradées de détention seraient à l’origine des émeutes. Selon un témoin, tout serait parti du pavillon 11. À l’issue d’une énième coupure de courant, certains détenus, manquant d’air dans leurs cellules surchargées, auraient entrepris d’enfoncer les portes pour pouvoir respirer. D’autres pavillons leur auraient ensuite emboité le pas. « Ce n’était pas planifié, c’était un mouvement spontané » soutient l’interlocuteur.
Une version confirmée par un ministre congolais, interrogé par la presse sous le couvert de l’anonymat, qui évoque lui aussi une coupure de courant et un mouvement de colère, mais qui soutient que certains prisonniers ont tenté d’en profiter pour mettre à exécution un projet d’évasion.
Un responsable de la prison avait indiqué lundi matin que « tous les prisonniers qui ont tenté de quitter Makala ont été tués par les tirs de sommation ».
La prison de Makala est le plus grand centre pénitencier de la RDC. Construite en 1957 à l’époque coloniale, elle n’a depuis connu aucune rénovation, et est de fait très peu entretenue. Seul centre carcéral d’une capitale aux 13 millions d’habitants, Makala a une capacité d’accueil de 1 500 détenus, mais en abrite près de 15 000.
(AIP)
tls/zaar