San Pedro, 19 sept 2024 (AIP) – La Société de Développement des Forêts (SODEFOR, unité de coordination du Programme d’Investissement Forestier phase deux (PIF2), et les parties prenantes ont validé, lors d’un atelier tenu du mardi 17 et au mercredi 18 septembre 2024 à San Pedro, le processus et le questionnaire de collecte des données pour le recensement des paysans et de leurs plantations dans les agro-forêts des Rapides Grah, de la Haute Dodo et de Scio.
Durant ces deux jours, les acteurs administratifs, chefs de villages, ONG, représentants d’entreprises agro-industrielles et paysans ont examiné le projet de questionnaire et l’ont validé sur la base des observations. Ce, après une explication du mécanisme de gestion des plaintes durant ce recensement qui se déroulera dans ces trois forêts classées transformées désormais en agro-forêts par un décret agro-forêts.
Sous la supervision de la SODEFOR, l’opération de recensement sera menée par le cabinet AETS Afrique, qui déploiera sur le terrain plus de 300 enquêteurs pour dénombrer de manière exhaustive les exploitants agricoles, collecter des informations sur leur identité et leur situation socio-économique.
Ils mesureront également avec précision les superficies de leurs parcelles et les géo-référenceront à l’aide d’un outil GPS.
L’opération servira à constituer une base de données et permettra aux acteurs de mise en œuvre du PIF2 de signer des contrats agro-forestiers avec ces exploitants agricoles.
Le contrat agro-forestier les oblige à introduire et entretenir dans leurs cultures des plants d’arbres forestiers qui seront mis à leur disposition, dans le but de reconstituer ces forêts.
Il permettra de sécuriser particulièrement la présence des producteurs de cacao dans ces forêts, tout en facilitant la commercialisation de leur production sans être frappée par la réglementation de l’Union Européenne sur la déforestation, interdisant l’importation sur le territoire européen du cacao issu des aires protégées.
Le projet vise à reconstituer par l’agroforesterie ces aires protégées, qui représentent plus de 500.000 hectares dégradés entre 92% et 98%. Le PIF1 a permis d’élaborer leur plan d’aménagement.
Le chargé de projet PIF2 pour la Banque Mondiale, Jean-Dominique Bescond, a indiqué que ce projet est important pour son institution, car participe aux exigences de traçabilité et de durabilité du cacao de l’Union Européenne et contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations et à lutter contre la pauvreté.
Financé par la Banque Mondiale et l’État de Côte d’Ivoire à hauteur de 81 milliards FCFA, le PIF2 vise à conserver et accroître le stock forestier ivoirien tout en améliorant l’accès aux sources de revenus issues de la gestion durable des forêts pour les communautés des zones cibles.
Mise en œuvre sur la période de 2022 à 2029, il cible également 16 forêts classées dans les zones centre et nord du pays, ainsi que le parc national de Taï, celui du mont Péko, et les réserves naturelles de N’Zo et de Mabiyaya.
(AIP)
nbf/cmas