Abidjan, 24 sept 2024 (AIP)- Des pêcheurs du village de Yoff, une commune de la capitale sénégalaise, Dakar, ont découvert dimanche 22 septembre 2024, une pirogue à la dérive, remplie de candidats à l’émigration irrégulière, morts, selon un communiqué rendu public lundi 23 septembre, par la Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées (DIRPA).
Selon les informations, les dépouilles en état de décomposition avancée, pourraient être celles de migrants en partance pour l’Europe. La marine nationale sénégalaise s’est déplacée en haute mer à la recherche de la pirogue en dérive.
“Le dimanche 22 septembre 2024, en début de soirée, la Marine nationale sénégalaise a été informée de la présence d’une pirogue à la dérive à environ 70 km au large de Dakar, avec plusieurs corps sans vie. Aussitôt déployé sur zone, le bateau patrouilleur Cayor a retrouvé l’embarcation qui a été remorquée vers la rade extérieure du port de Dakar où le convoi est arrivé vers 06h00 le lundi matin. Rejoints au mouillage par des médecins légistes, des sapeurs-pompiers et des agents du service d’hygiène, les marins ont pu compter le nombre de corps à bord. Pour l’instant, 30 corps ont été dénombrés”, souligne le texte signé du Capitaine de vaisseau Ibrahima Sow, directeur de la DIRPA.
« Toutefois, les opérations de récupération, d’identification et de transfert sont rendus très délicates par l’état de décomposition avancée des corps. Les investigations en cours, par les services compétents, permettront d’avoir des informations plus précises sur le bilan et l’origine exacte de la pirogue, qui seront communiqués ultérieurement”, renseigne le texte.
L’ambiance est morose depuis la découverte de cette embarcation. “Je m’incline à la mémoire de tous ceux-là qui sont morts. Voyager par la mer pour se rendre en Europe est une forme de suicide. Je ne le ferais jamais et mes enfants non plus. Mais on ne peut pas blâmer ceux qui partent. Si tu n’as pas de solution, c’est ce que tu peux faire. C’est la conviction de certains”, souligne un pêcheur et propriétaire de pirogue, Bassirou Mbengue.
“Il n’y a plus de poissons dans nos côtes et les matériels de pêche sont chers. Quand tu vas en mer, tu rentres bredouille, sans pouvoir même assurer tes frais “, regrette-t-il.
Selon les témoignages, les pêcheurs d’espadons, qui vont à plus de 60 km, rencontrent souvent des corps flottants ou des pirogues avec des corps sans vie à la dérive.
(AIP)
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