Abidjan, 30 sept 2024 (AIP)- L’Institut Français de Côte d’Ivoire (IFCI) a célébré les 90 ans de Mathieu Jean Gensin, “un artiste au parcours exceptionnel”, à travers une exposition de ses œuvres, en présence de nombreux invités.
Cette exposition rétrospective, en plus de mettre l’œuvre artistique et intellectuelle de Mathieu Jean Gensin en exergue, a permis jeudi 26 septembre 2024, aux visiteurs de découvrir ou redécouvrir l’impact de l’artiste sur les arts plastiques et son rôle de mentor pour de nombreuses générations d’artistes.
De nombreuses œuvres de l’héritage artistique de l’octogénaire ont été présentées par l’IFCI, après celle de l’exposition du Musée des arts contemporains Adama Toungara (MuCAT), en partenariat avec la galerie Eureka.
Ce vernissage est un hommage à l’artiste dont le travail a traversé non seulement les frontières géographiques, mais aussi les générations, en laissant un emprunt indélébile sur le monde de l’art.
Pour la directrice de la galerie Eureka, Sandrine Mesquida, Mathieu Jean Gensin est un artiste d’exception, un véritable messager des mémoires ancestrales.
“L’art de Gensin va au-delà d’une simple contemplation, il nous engage à réfléchir sur des thèmes profonds et contemporains, à savoir l’identité, la mémoire et la résistance culturelle”, a déclaré Mme Mesquida.
Passionné par la transmission, Mathieu Jean Gensin, considère son rôle d’enseignant essentiel. Il a formé de nombreux artistes ivoiriens et au-delà. Selon lui, il n’enseigne pas la copie, mais aide ses élèves à découvrir leur propre langage artistique. Pour lui aussi, la transmission est une initiation, visant à révéler ce que chacun porte en lui.
“L’exposition est un voyage au cœur de la quête des origines de l’artiste où chaque œuvre invite à une réflexion profonde sur la transmission culturelle. Je n’ai pas perdu mes racines, l’ADN est là, je suis revenu en Afrique pour consolider et faire valoir cette racine aux yeux du monde”, a déclaré M. Gensin.
Deux jeunes artistes peintres du style contemporain, Zifu et Zipa, ont été associés à ce vernissage afin de fusionner leurs talents pour revisiter les traditions à travers une perspective contemporaine.
Le peintre ivoirien James Houra reconnaît l’octogénaire dans son rôle dans la dynamique dé-coloniale et la réversibilité du triangle de la traite négrière, un engagement qui rejoint la théorie du rhizome d’Édouard Glissant.
Après avoir étudié aux Arts Déco à Nice et aux Beaux-Arts à Paris, il s’installe en Côte d’Ivoire en 1960, année de l’indépendance du pays.
Son parcours de la Martinique à la France puis en Côte d’Ivoire illustre une trajectoire marquée par la créativité et la modernité, faisant de lui un acteur majeur de l’art martiniquais et ivoirien.
Né en 1934 au Lamentin, en Martinique, Mathieu Jean Gensin est un peintre à la renommée internationale dont le parcours artistique a profondément marqué la Côte d’Ivoire et le monde des arts.
(AIP)
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