Abidjan, 11 oct 2024 (AIP)- La directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Berthilde Gahongayiré, a transmis un communiqué dans lequel elle invite toutes les parties prenantes, en particulier les jeunes filles, à redoubler les actions de prévention du VIH et l’égalité des sexes.
« La Journée internationale de la jeune fille de cette année sous le thème +La vision des filles pour l’avenir +, rappelle l’immense potentiel que possèdent les adolescentes et les jeunes femmes pour façonner un monde meilleur. Cette journée s’inscrit dans la foulée du Sommet du futur, offrant une occasion opportune de réfléchir à ce qui doit être fait pour assurer un avenir plus sain et plus équitable, en particulier dans la lutte contre le VIH », a affirmé la directrice.
En effet, malgré les progrès réalisés à l’échelle mondiale, les adolescentes et les jeunes femmes restent touchées de manière disproportionnée par le VIH.
« Les dernières données révèlent que seuls 52 % des programmes combinés de prévention du VIH parviennent à ceux qui en ont besoin. Ce qui est bien en deçà de l’objectif de 90 % fixé pour 2025. La voie à suivre exige des actions audacieuses et stratégiques, non seulement de la part de l’ONUSIDA, mais aussi de la part des gouvernements, de la société civile et de tous les partenaires de développement », révèle Mme Gahongayiré.
Donner la priorité à la prévention du VIH
Il faudra aussi adopter une approche systématique de la prévention du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes. « Nos efforts de prévention doivent être adaptés aux réalités spécifiques des différentes communautés, en reconnaissant que les taux d’incidence du VIH varient considérablement. Pour protéger les plus vulnérables, nous devons intensifier les programmes là où l’incidence est la plus élevée, et veiller à ce que ces programmes soient complets. Cela comprend l’élargissement de l’accès aux interventions biomédicales, comportementales et structurelles, l’accès à la PrEP orale et injectable à action prolongée, l’accès à l’anneau vaginal, aux préservatifs et à la Dapivirine », recommande-t-elle.
Cependant, la directrice affirme que la prévention ne consiste pas seulement à offrir des options, mais aussi à offrir des choix. « Nous devons adopter une approche différenciée, centrée sur les personnes, qui tient compte des divers besoins des adolescentes et des jeunes femmes. Cela signifie qu’il faut leur offrir, ainsi qu’à leurs partenaires masculins, des options de prévention accessibles et rentables, dans un langage clair et approprié, qui leur permet de prendre des décisions éclairées concernant leur santé » insiste-elle.
Le pouvoir des données et de la coordination
Une prévention efficace nécessite une coordination solide, une prise de décision fondée sur des données et une allocation stratégique des ressources. Aussi, l’ONUSIDA et ses partenaires exploitent les données pour renforcer la collaboration, en veillant à ce que les adolescentes et les jeunes femmes soient prioritaires dans les efforts de prévention du VIH.
« Cela est particulièrement important surtout si nous avons choisi de concentrer nos efforts et nos ressources autour des populations les plus à risque. Le fait d’allouer des ressources pour la santé des adolescentes et des jeunes femmes ne doit pas être considéré comme un investissement facultatif, mais comme un pilier essentiel de notre riposte mondiale au VIH. Les financements domestiques sont essentiels, si nous voulons avoir des programmes durables et efficaces » a-t-elle affirmé, tout en soutenant qu’avec un financement à long terme, les gouvernements peuvent préserver l’avenir des jeunes, et s’assurer que les efforts de prévention sont pris en compte et sont bien adaptés aux contextes locaux.
Au niveau de l’éducation et de l’autonomisation
L’éducation est le fondement de toute stratégie de prévention du VIH réussie. L’éducation sexuelle complète (ECS) permet aux jeunes d’acquérir les connaissances et les compétences dont ils ont besoin pour se protéger du VIH, tout en abordant des questions plus larges d’égalité des sexes et d’autonomisation. Pourtant, de nombreux pays sont encore loin d’offrir un accès universel à l’ECS.
« Nous devons plaider en faveur d’une augmentation du financement de l’éducation afin que chaque fille ait accès à une éducation sexuelle complète, et inclusive. Cette éducation doit également aborder les intersections entre le VIH, la violence basée sur le genre (VBG) et les contextes fragiles, où les filles sont particulièrement vulnérables », déclare-t-elle.
S’attaquer aux normes sur le genre qui sont néfastes
Au cœur de la riposte au VIH, il est nécessaire de mettre en place en urgence, des programmes transformateurs en matière de genre qui remettent en question les normes de genre néfastes et les masculinités toxiques. Trop souvent, les filles et les femmes sont privées de l’autonomie et de la capacité d’agir dont elles ont besoin pour protéger leur santé et faire des choix concernant leur avenir.
« Nous devons soutenir les programmes qui non seulement autonomisent les filles, mais engagent également les garçons et les hommes si nous voulons démanteler les dynamiques de genre néfastes. Il est essentiel de s’attaquer aux causes profondes de l’inégalité entre les sexes, si nous voulons briser le cycle de transmission du VIH. En s’attaquant à des problèmes comme les violences basées sur le genre (VBG) et en promouvant l’égalité des sexes, nous pouvons créer un environnement où les filles sont habilitées à prendre le contrôle de leur santé et de leur vie », soutient-elle.
Une vision pour l’avenir
« En cette 12è édition de la Journée internationale de la fille, nous réaffirmons notre engagement envers les adolescentes et les jeunes femmes. Leur vision de l’avenir, est une vision où elles sont libres de la menace du VIH, libres de poursuivre leurs rêves et capables d’amener le changement. Il est de notre responsabilité de veiller à ce que cette vision devienne réalité ». a-t-elle soutenu.
La directrice régionale de l’ONUSIDA affirme que la riposte au VIH n’est pas seulement une question de traitements et de programmes, c’est aussi une question d’équité, de dignité et de justice pour toutes les filles.
« Continuons à travailler ensemble pour faire de cette vision une réalité, car lorsque les filles réussissent, le monde réussit. À mesure que nous avançons, nous devons prendre des mesures urgentes pour accroître la visibilité des questions transversales telles que celles soulevées par l’initiative +Education Plus+ et d’autres initiatives mondiales. Nous devons veiller à ce que la prévention du VIH soit prioritaire, financée et intensifiée, et à ce que nous nous attaquions aux facteurs structurels du VIH, notamment les inégalités entre les sexes et les normes sociétales néfastes. Les adolescentes et les jeunes femmes ne méritent rien de moins que notre engagement total envers leur santé, leurs droits et leur avenir » conclu-t-elle.
La sortie de la directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’ouest et du centre, se situait dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la jeune fille prévue chaque 11 octobre, Cette Journée internationale met l’accent sur la nécessité de relever les défis auxquels sont confrontées les filles et de promouvoir l’autonomisation des filles et le respect de leurs droits humains.
(AIP)
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