Bocanda, 31 oct 2024 (AIP) – Le délégué départemental de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels (CNRCT), Nanan Tangoua 2, chef du village d’Abéanou, a affirmé l’engagement des chefs de Bocanda (Centre-Est, région du N’Zi) à œuvrer pour que les femmes de cette localité aient accès à la propriété foncière.
Il a pris cet engagement vendredi 25 octobre 2024 lors d’un atelier régional sur les droits fonciers ruraux des femmes organisé dans la salle des réunions du Centre de lecture et d’animation culturelle (CLAC) par la plateforme “Alerte foncier” avec l’appui de l’Organisation non gouvernementale Action pour la protection sociale en Afrique (ONG APSA).
Selon les dires de Nanan Tangoua 2, les difficultés rencontrées par les femmes pour avoir accès à la terre dans les sociétés africaines, particulièrement en Côte d’Ivoire, sont liées aux us et coutumes qui relèguent toujours la femme au second plan.
Il a expliqué qu’au niveau des activités agricoles, les femmes n’étaient pas au-devant des travaux champêtres, travaillant toujours aux côtés de leurs maris ou des membres de leurs familles, quand elles ne sont pas mariées. Selon lui, la tradition leur épargnait les rudes travaux et les consacrait aux tâches légères telles que les semailles, le nettoyage et l’entretien des champs. Dans ce contexte, elles n’avaient pas besoin de terres propres à elles pour vivre.
Ainsi, les propriétaires terriens avaient toujours été des hommes.
« Mais aujourd’hui, les données ont changé et les femmes sont devenues entreprenantes au même titre que les hommes. Elles tiennent des projets. Dans ce cas, leur inclusion équitable dans l’accès et la gestion des terres devient inévitable. Aussi, la femme est-elle reconnue aujourd’hui comme membre à part entière de la famille. Elle a les mêmes droits que les autres membres de la famille. Elle a donc droit à la terre », a-t-il affirmé.
Les garants de la tradition ont alors pris l’engagement de sensibiliser les populations de la région sur les droits des femmes en matière de foncier afin de promouvoir l’égalité entre l’homme et la femme dans ce domaine.
Les droits fonciers ruraux des femmes sont encadrés par un certain nombre d’instruments juridiques, notamment la Constitution ivoirienne de 2016, le Plan national de développement (PND), la déclaration de politique foncière, le code de la famille et la loi no 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier révisée en 2024.
Tous ces textes prônent l’égalité homme/femme dans l’accès et le contrôle des terres en Côte d’Ivoire.
(AIP)
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