Abidjan, 07 nov 2024 (AIP)- Le Syndicat des travailleurs Unis de Fraternité Matin (Syntu Frat Mat) dénonce la ruse opérée par la direction de l’entreprise face à des points d’accord trouvés à l’issue de leurs revendications, rapporte un communiqué signé mercredi 6 novembre 2024 par le secrétaire général du Syntu Frat Mat Faustin Kouadio Amani et dont copie a été transmise à l’AIP.
M. Amani relève que, « malgré la bonne foi du Syntu Frat Mat engagé dans les différentes négociations, sous les auspices de la Centrale syndicale Dignité, l’Intersyndicale du secteur des médias de Côte d’Ivoire et des émissaires du ministre de la Communication et des médias, en vue d’aider à aplanir les difficultés relatives aux conditions de vie et de travail des agents, la direction continue de ruser avec l’ensemble des points d’accord sur lesquels un modus vivendi a été trouvé ».
Selon son secrétaire général, Faustin Kouadio Amani, c’est dans ce contexte de non-satisfaction des points d’accord que la direction générale s’évertue à célébrer avec faste les 60 ans de l’entreprise le 09 décembre. « Ces festivités ont été lancés, ignorant royalement les légitimes aspirations non assouvies des travailleurs », a-t-il indiqué.
Pour le secrétaire général du Syntu Frat Mat, il est tout à fait normal que 60 ans qui représentent l’âge d’or d’une entreprise comme Fraternité Matin, soit célébré. Les travailleurs et même l’Etat doivent s’en souvenir pour ce que cette entreprise a été et représente pour la Côte d’Ivoire.
« Toutefois, les souffrances et les frustrations que nous, travailleurs éprouvons aujourd’hui, ne devraient pas marquer l’histoire d’un symbole aussi important qu’est le soixantenaire de Fraternité Matin », a-t-il relevé.
Le syndicaliste a assuré que face à cette situation alarmante, sa corporation n’entend plus se taire et « se réserve le droit d’utiliser tous les moyens légaux pour obtenir satisfaction des revendications dans les jours à venir ».
« Fraternité Matin, symbole historique de la presse ivoirienne, patrimoine des Ivoiriens de toute obédience, se meurt. Malgré les sommes colossales injectées par l’Etat pour sauver ce média de service public et un plan social le 18 décembre 2018 qui a vu partir plus de 150 agents, les difficultés persistent, pire, elles s’accentuent », a-t-il insisté.
Selon M. Amani, il s’agit, entre autres, de la non-signature de la convention unique, le paiement des salaires hors délai, le non-paiement des droits légaux des travailleurs ayant quitté L’entreprise, soit pour cause de décès, retraite, démission ou départ négocié, le non-paiement de l’assistance funéraire, le non-paiement des 10 mois du minima catégoriel.
Il s’agit également du non-reversement des précomptes des mutualistes à la mutuelle, le non-reversement des précomptes à la BNI (plus de 45 millions), le non-paiement de 17 mois de carburant aux bénéficiaires, le Blocage de la nouvelle rotative offerte par l’Etat de Côte d’Ivoire au port autonome d’Abidjan depuis plus d’un an, des conditions de travail délétères.
(AIP)
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