Abidjan, 14 nov 2024 (AIP) –le coordinateur national des boursiers du Bénin , Fréjus Attindoglo, a exhorté la CEDEAO à instaurer une limitation des mandats présidentiels pour les États membres, Lors de la conférence annuelle 2024 des boursiers de la Fondation Konrad Adenauer (KAS) à Grand-Bassam.
Intervenant sur le thème “Regards croisés des jeunes sur la création de l’AES et l’avenir de la CEDEAO”, il a plaidé pour une réforme en ce sens, estimant que celle-ci contribuerait à réduire les conflits et coups d’État dans la sous-région.
Fréjus Attindoglo a souligné que la CEDEAO, bien que créée sans vocation politique initiale, pourrait jouer un rôle essentiel pour limiter les mandats et restaurer la stabilité politique. “Si la CEDEAO impose cette limitation, nous verrons la fin de nombreux problèmes actuels”, a-t-il affirmé. Selon lui, le soutien des jeunes aux régimes militaires est une réaction à la faillite des “aînés civils” qui, à ses yeux, se sont trop souvent attachés au pouvoir au détriment de la démocratie.
Il a rappelé que les premières élections démocratiques dans la région ont eu lieu en 1990, mais que certains dirigeants ont rapidement cherché à s’éterniser au pouvoir, parfois avec l’appui des défenseurs occidentaux de la démocratie. Ce comportement, selon lui, a conduit la jeunesse à perdre confiance en la démocratie civile et à se tourner vers les militaires, perçus comme des acteurs de rupture.
L’orateur a également mis en lumière la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) comme un signe du mécontentement des jeunes face à la gouvernance actuelle. “La démocratie est un système qui garantit les libertés individuelles, mais si elle devient un moyen pour certains de s’enrichir et de s’accrocher au pouvoir, la population finira par applaudir les militaires”, a-t-il poursuivi.
Il a exhorté la CEDEAO à revenir à sa mission d’origine, celle d’une “CEDEAO des peuples”, en limitant les mandats présidentiels à deux, afin de prévenir les risques d’instabilité. Il a mis en garde contre les conséquences potentielles d’une trop longue présence au pouvoir des dirigeants civils, affirmant que cette situation expose les États à des périodes de chaos lors de leur départ.
Présente à la conférence, la représentante résidente de la KAS à Abidjan, Dr Stefanie Brinkel, a rappelé que l’organisation de cette rencontre annuelle répond à une prise de conscience des défis actuels en Afrique de l’Ouest, marquée par des élections et des crises de gouvernance. La jeunesse, représentant plus de 70 % de la population, doit selon elle être impliquée dans des réflexions approfondies sur ces sujets.
Cette conférence de la KAS, qui a débuté mardi 12 novembre, prend fin ce jeudi 14 novembre 2024.
( AIP)
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