Abidjan, 13 nov 2024 (AIP)- Le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Assahoré Konan Jacques, a appelé, au cours d’une table ronde organisée mercredi 13 novembre 2024 en marge de la COP 29 à Bakou, en Azerbaïdjan, à l’action pour la mise en place de financement pour l’adaptation au changement climatique, l’un des enjeux cruciaux de cette conférence internationale des parties.
« Il est essentiel que le marché des financements verts soit efficient, avec des mécanismes transparents qui optimisent la valorisation des actifs en circulation sur ce marché. C’est cet écosystème d’ensemble qui doit être soutenu et renforcé pour garantir que nos efforts conduisent à des résultats concrets et durables », a déclaré M. Assahoré.
Il a mis en lumière les défis pressants auxquels sont confrontés les pays en développement face aux impacts croissants du changement climatique, tout en insistant sur la nécessité d’une action immédiate et coordonnée pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris qui est « en grand danger », selon le ministre ivoirien.
Pour Jacques Assahoré, il est important d’orienter la réflexion vers des mécanismes de financement durables et novateurs tels que les fonds nationaux pour l’adaptation, les obligations vertes, les mécanismes de prêts à impact et les financements basés sur les services écosystémiques.
Il a également appelé à un engagement collectif des parties prenantes, y compris les gouvernements, le secteur privé et la société civile, pour mettre en œuvre des stratégies d’adaptation efficaces. Il a insisté, par ailleurs, sur la nécessité de renforcer la coopération entre le secteur public et le privé pour atteindre les objectifs climatiques en Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire a créé une commission nationale sur le changement climatique, adopté une loi sur le climat et mis en place un bureau du marché du carbone, pour renforcer sa gouvernance climatique. En juillet 2024, le pays a organisé une table ronde réunissant de nombreux partenaires au développement, dont le FMI et la Banque mondiale, pour explorer des solutions de financements innovants face aux enjeux climatiques, rappelle-t-on.
Le ministre Assahoré assure que son pays est prêt à rejoindre le marché international du carbone avec des réductions d’émissions de haute intégrité, un engagement envers des solutions durables et la préservation des écosystèmes des pays du monde.
Lancé en 2021, le programme de travail de Glasgow-Sharm el-Sheikh sur l’objectif mondial d’adaptation a été renforcé par le cadre des Émirats arabes unis pour la résilience climatique mondiale introduit lors de la COP28.
Malgré ces initiatives, le premier bilan mondial a révélé que les efforts actuels d’adaptation ne suffisent pas à atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris. Il est donc impératif d’adopter des mesures d’adaptation urgentes, progressives et transformationnelles, adaptées aux circonstances nationales spécifiques, notamment l’accès aux financements nécessaires à la mise en œuvre de leurs plans nationaux d’adaptation (PNA).
Le rapport 2023 du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) sur les écarts d’adaptation a révélé que les besoins de financement des pays en développement pour l’adaptation sont de 10 à 18 fois supérieurs aux flux financiers publics actuels.
Ce déficit financier de plus de 50 % par rapport aux estimations précédentes relève l’urgence de mobiliser des ressources supplémentaires pour des stratégies d’adaptation efficaces.
(AIP)
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