Daloa, 21 nov 2024 (AIP) – Le directeur régional du Tourisme et des Loisirs du Haut Sassandra, Souleymane Coulibaly, a lancé un appel à témoin pour retrouver des œuvres d’art de Frédéric Bruly Bouabré en vue de les conserver et les promouvoir, lors de la célébration de la 44è Journée mondiale du tourisme, mercredi 20 novembre 2024, à Zépréguhé, son village natal.
« La prospection entreprise par nos services a fait l’amère constat de leur (les œuvres de Bruly Bouabré, ndlr) disparition », a justifié M. Coulibaly, devant les villageois réunis autour de leur chef.
La réalisation du projet de conservation et de promotion des œuvres de Bruly Bouabré, conçue en la collaboration avec la direction régionale de la Culture et de la Francophonie, susciterait un « regard particulier » sur le village, situé à l’entrée de la ville de Daloa, a-t-il ajouté.
Né autour de 1923, Frédéric Bruly Bouabré a abordé en autodidacte plusieurs domaines de la connaissance artistique, bien qu’il ait fréquenté l’école française de 1931 à 1940. Le musée national de l’histoire de l’immigration (France) le présente à la fois comme dessinateur, poète et écrivain.
Son œuvre fut particulièrement marquée par l’invention, dans les années 50, d’un alphabet de plus de 400 signes qui permettraient de transcrire, de façon unique, tous les sons de toutes les langues du monde.
Connus sous le nom d’alphabet bété (du nom du peuple dont il est issu), ses pictogrammes ont été exposés à travers le monde.
La faculté des Lettres de l’Université nationale de Côte d’Ivoire a approuvé la nature scientifique de son travail. Ce qui lui valut un poste à l’institut d’ethnosociologie de l’université en 1973.
L’artiste est décédé le 28 janvier 2014, puis après lui, ses quelques disciples qui avaient une parfaite connaissance de son alphabet. A part quelques-uns de ses enfants, une seule personne dans le village, par ailleurs très âgée et souffrant, connait encore l’alphabet bété, a confié à l’AIP, un ancien fonctionnaire à la retraite, Dalo Boga Léandre.
(AIP)
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