Songon, 30 nov 2024 (AIP) – Le président du Conseil d’administration de l’Association des usiniers producteurs de caoutchouc naturel (AUPCN), Lamine Sanogo, a plaidé le mardi 26 novembre 2024 à Abidjan, pour un soutien accru des pouvoirs publics afin de développer les capacités de transformation du caoutchouc en Côte d’Ivoire.
Lors de la tribune ‘’l’invité des rédactions’’ du groupe Fraternité Matin, le PCA de l’AUPCN, Lamine Sanogo a fait le point sur la situation de la filière caoutchouc en Côte d’Ivoire et présenté les perspectives d’avenir.
” En 2023, la filière hévéa a injecté plus de 1.200 milliards de FCFA dans l’économie ivoirienne avec une production d’environ 1.662.000 tonnes exportées. Cette production a hissé notre pays au troisième rang mondial des producteurs de caoutchouc naturel derrière la Thaïlande et l’Indonésie, se classant premier producteur de caoutchouc naturel en Afrique avec plus de 85% de la production”, a souligné M. Sanogo.
Toutefois, la filière hévéa a connu un moment difficile dans son histoire suite à la chute des cours mondiaux en 2008 et 2009. Il a également mis en évidence les défis auxquels est confronté ce secteur, notamment l’insuffisance de la transformation locale et la dépendance aux marchés extérieurs.
” Notre pays dispose d’un potentiel énorme en matière de production de caoutchouc naturel (…) Il est crucial de valoriser cette richesse sur notre propre territoire en développant les industries de transformation. Cela nous permettra de créer de l’emploi, de générer des revenus supplémentaires et de renforcer notre économique.”, a-t-il expliqué.
En termes de perspectives, M. Sanogo souhaite la sécurisation de l’approvisionnement des industries locales en empêchant l’exportation de fonds de tasse ainsi que la contrebande aux frontières terrestres.
” Une meilleure valorisation du caoutchouc passe par la labellisation en vue d’un meilleur positionnement du produit sur les marchés. La mise en conformité du caoutchouc avec la réglementation contre la déforestation de l’Union Européenne (EUDR)”, a-t-il ajouté, souhaitant la pérennisation des activités des usiniers installés après avoir assuré l’équilibre entre disponibilité de matière première et capacités des usines installées.
D’ailleurs, le PCA de l’AUPCN a souligné l’importance d’un partenariat étroit entre le secteur public et le secteur privé pour réussir ce défi.
Le directeur général du groupe Fraternité Matin, Serge Abdel Nouho, s’est réjoui des actions menées par l’AUPCN en faveur du développement local en valorisant davantage les ressources naturelles.
Placé sous la tutelle du ministère d’Etat, ministère en charge de l’Agriculture, la filière hévéa comprend deux principaux organes. A savoir le Conseil hévéa palmier à huile (CHPH), chargé de la régulation et l’Association des professionnels du caoutchouc naturel (APROMAC).
Créée le 05 mars 2013, l’AUPCN représente le collège des transformateurs au sein de l’APROMAC. Aujourd’hui, ce sont 31 usiniers membres en opération avec une dizaine de nouvelles demandes d’adhésion en cours.
‘’En 2023 ces membres ont usiné et exporté 92% des volumes de caoutchouc granulé de Côte d’Ivoire. La différence de 8% a été usinée par des usines non encore affiliées à l’AUPCN.’’, a conclu M. Sanogo.
(AIP)
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