Abidjan, 30 nov 2024 (AIP) – Le directeur pays ONUSIDA en Côte d’Ivoire, Henk Van Renterghem, a entre autres relevé vendredi 29 novembre 2024 au siège du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) à Abidjan, que moins de personnes ont contracté le VIH en 2023 qu’à n’importe quel moment depuis la fin des années 1980.
M. Van Renterghem qui s’exprimait lors de la conférence de presse de lancement du rapport de l’ONUSIDA sur la Journée mondiale du sida 2024, sur le thème, « Suivons le chemin des droits pour mettre fin au sida », a donné l’état de l’épidémie dans le monde et en Côte d’Ivoire en 2023.
Il indiqué que près de 31 millions de personnes recevaient un traitement antirétroviral salvateur en 2023, le nombre de décès liés au sida est à son niveau le plus bas depuis le pic de 2004. « Malgré ces succès, le monde n’est pas en passe de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030 », a-t-il révélé.
Selon lui, en 2023, 9.300.000 personnes vivant avec le VIH ne recevaient toujours pas de thérapie antirétrovirale et 1.300.000 personnes avaient nouvellement contracté le VIH. Il a indiqué que la couverture des services de prévention parmi les populations les plus exposées au risque d’infection par le VIH est beaucoup trop faible, généralement inférieure à 50 %.
Le directeur de ONUSIDA a fait remarquer que dans au moins 28 pays, le nombre de nouvelles infections par le VIH est en augmentation et un manque de ressources croissant met en péril les progrès importants réalisés à ce jour dans la riposte mondiale au VIH.
« C’est clair qu’on n’a pas encore fini avec le Sida en Côte d’Ivoire. On n’a fait énormément de progrès mais cela ne veut pas dire que ce n’est plus un grand problème de santé publique. Mais cela veut dire que nos approches doivent être beaucoup plus ciblées », a déclaré M. Van Renterghem.
Toutefois, le directeur de ONUSIDA, en guise de riposte à la maladie, a indiqué que la projection, est de, « Mettre fin au sida comme menace pour la santé publique d’ici 2030, en réduisant les nouvelles infections, les décès et la discrimination/stigmatisation liés au VIH ».
La vice-présidente du CNDH, Marie-Paule Kodjo a fait remarquer que, selon les chiffres du ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, la prévalence de la maladie a considérablement baissé, passant de 4,7% en 2010 à 1,82% en 2023.
Pour elle, suivre le chemin des droits pour mettre fin au sida suppose, une lutte accrue contre les discriminations et l’élimination des inégalités, renforcer l’accès aux soins de santé pour tous, protéger la santé de chacun, protéger les droits de tous, les personnes vulnérables, les populations clés, notamment, les professionnels et travailleuses du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les usagers de drogues et les populations carcérales.
« Le monde ne peut pas mettre fin au sida sans une approche fondée sur les droits de l’homme », a conclu le directeur pays de ONUSIDA.
(AIP)
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