Dakar (Sénégal), 04 déc 2024 (AIP)- Le représentant de la ministre sénégalaise de la Famille et des Solidarités,Le Conseiller technique Oumar Samb, a ouvert mercredi 04 décembre 2024 à Dakar-Plateau (Sénégal), les travaux du Forum des médias sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.
M. Samb a invité les médias à être, par leurs articles et productions, des acteurs audacieux et des transformateurs des normes sociales néfastes, afin d’amener les gouvernements et autres décideurs à respecter leurs engagements pris lors des sommets internationaux, dont le point de départ est la Déclaration de Beijing (Chine) en 1995.
Ce forum international de partage d’expériences et de renforcement des capacités, co-organisé par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REPMAPSEN) et le Bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre de ONU Femmes, se déroule dans le courant de l’initiative onusienne dénommée « 16 jours d’activisme pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles » qui se tient chaque année du 25 novembre au 10 décembre. Le thème de l’édition 2024 est “Tous unis contre les violences faites aux femmes et aux filles”.
« Les violences basées sur le genre (VBG) affectent la dignité, la santé et le bien-être des victimes. Ces inégalités, exacerbées par des normes socioculturelles et des préjugés, très souvent patriarcales, freinent non seulement la participation des femmes et des jeunes filles au développement de nos différents pays, mais aussi leur aspiration à des sociétés solidaires sans discrimination. En ce sens, les médias sont les alliés actifs pour conscientiser les esprits et faire la promotion d’un environnement social qui met la femme et la fille au cœur de la lutte », a soutenu M. Samb, lors de la cérémonie d’ouverture.
Selon le président du REMAPSEN, Bamba Youssouf, “par une action collective et déterminée, les médias peuvent réellement apporter dans la promotion des droits des femmes. Le rôle crucial et central des médias est d’influer, dénoncer et inciter des actions concrètes en faveur des femmes et des filles, surtout sur les pratiques culturelles néfastes. Aussi, les gouvernants sont interpellés pour plus de justice et de responsabilité ».
La Chargée des questions liées aux VBG du Bureau régional de ONU Femmes, Arlette Mvondo, a présenté les chiffres de 2023 de cette thématique. « 79% des Etats africains ont présenté des plan d’actions, 90% ont renforcé leurs lois, 88% ont des politiques de prise en charge des victimes. Malgré cela, dans la pratique, nous constatons le contraire car aucun pays n’a encore réussi. Le rapport d’ONU Femmes sur les féminicides publié récemment révèle que toutes les dix minutes une femme est tuée par un partenaire intime ou un membre de sa famille. Si vous calculez, on a bien dit toutes les dix minutes, essayez de faire le calcul pour trouver combien de femmes meurent en 24 heures», a-t-elle interpellé.
Ces assises de trois jours seront constituées de panels, travaux de groupes et clôturées par une cérémonie de récompense des meilleurs journalistes membres du réseau, ayant produit en quantité et en qualité sur des thématiques de la santé et de l’environnement tout au long de l’année, en présence des autorités politiques du Sénégal.
Ce sont 65 professionnels des médias issus de 36 pays africains francophones, anglophones et lusophones qui participent à ce troisième séminaire de Dakar organisé par le REPMASEN, en collaboration avec ONU femmes et le Fonds français Muskoka. Ce forum fait suite à celui tenu en 2022 sur l’impact de la Covid 19 à Dakar et celui sur la vaccination et la nutrition de 2023 à Lomé (Togo).
(Envoyée spéciale à Dakar: Sonia Tra Lou)
(AIP)
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