Dakar, 6 déc 2024 (AIP) – Des femmes activistes des droits humains ont invité les médias à produire des articles mettant l’accent sur l’adhésion et la responsabilité des leaders communautaires dans la lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG), les stéréotypes de genre et le sexisme, lors d’un panel organisé dans le cadre du Forum des médias sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles qui s’est tenu du 4 au 6 décembre 2024 à Dakar (Sénégal).
Tiré du thème principal “Influence des médias sur la lutte contre les violences faites aux femmes et leur autonomisation”, le panel a réuni la cheffe de projet de l’ONG “Action 4 Change et lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF)”, Aïcha Manga; la coordinatrice du Projet de lutte contre les violences gynécologiques à Equipop, Dr N’Dèye Khady Babou; et la paire-éducatrice du Club des jeunes filles leaders de Kolda, Kadidiatou Diallo .
Selon Mme Manga, le combat contre les VBG et pour l’autonomisation des femmes fait que les femmes activistes sont qualifiées de “sorcières” par les leaders communautaires, parce qu’elles s’opposent aux pratiques ancestrales. « Nous dénonçons les mauvaises pratiques telles que les MGF, les mariages précoces et consanguins, ainsi que les droits de cuissage dont sont victimes les femmes dans leur milieu de travail et les étudiantes. Les décideurs et les leaders communautaires doivent nous aider à rassurer les femmes qui sont aussi leurs mères, épouses, filles… », a-t-elle souligné.
Pour sa part, Dr N’Dèye Khady Babou a évoqué les nombreux dégâts causés par l’excision, notamment la fistule obstétricale après un accouchement et les cas de viols. « Il faut une action coordonnée des médias dans leurs publications, tout en tenant compte des sensibilités de la communauté. Les médias peuvent freiner ces pratiques néfastes et faire évoluer les choses dans le bon sens », a-t-elle affirmé.
La paire-éducatrice du Club des jeunes filles leaders de Kolda a appelé, quant à elle, les médias à sensibiliser les communautés avec des productions et vidéos révélant les dégâts des pratiques culturelles néfastes, telles que les grossesses à risque des filles mariées avant 18 ans et les licenciements abusifs des femmes. « La parole donnée aux survivantes des VBG touchera à coup sûr les leaders communautaires, qui se mettront alors au-devant des activités pour freiner les dégâts », a soutenu Kadidiatou Diallo.
Ce panel s’est tenu dans le cadre du Forum des médias africains sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles en Afrique, co-organisé par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REPMASEN), ONU-Femmes et le fonds français Muskoka.
Ces assises panafricaines se déroulent dans le cadre des « 16 jours d’activisme pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles », qui se tient chaque année, du 25 novembre au 10 décembre.
Soixante-cinq professionnels des médias issus de 36 pays africains francophones, anglophones et lusophones y ont participé.
(AIP)
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