Dakar, 07 déc 2024 (AIP)- Les journalistes africains présents au Forum des médias sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles qui se tient à Dakar (Sénégal), ont été instruits, jeudi 5 décembre 2024, sur le bien-fondé de faire la promotion de la masculinité positive afin de changer les normes sociales chez les leaders traditionnels, qui seront ainsi engagés à construire une société égalitaire pour mettre fin aux violences basées sur le genre (VBG).
La masculinité positive est une manière de se visualiser et de se comporter qui s’appuie sur l’ensemble des qualités associées à la masculinité traditionnelle (la force, le courage, la détermination, la persévérance, l’intelligence), tout en délaissant ses aspects négatifs, comme l’agressivité, la domination, la discrimination…
Le chargé de programme de ONU Femmes en République Démocratique du Congo (RDC), Dr Jules Kaboyi Mulimbi, a partagé la volonté politique de son pays en matière de masculinité positive, car le gouvernement a créé en 2022, une cellule technique interministérielle sur la masculinité positive dont est membre la société civile.
« Un document de stratégie nationale pour la promotion de la masculinité positive existe. Le gouvernement a aussi dédié une Journée nationale de la masculinité positive célébrée chaque 31 mars, partout dans les 26 provinces du pays, et pendant laquelle toutes les forces vives, surtout les hommes sont invités à s’approprier et soutenir la mise en œuvre dans leurs communautés. Aussi, c’est l’occasion de faire le bilan de cette mise en œuvre et se projeter dans l’avenir. (…) A ce jour, nous pouvons compter 32% de femmes dans le gouvernement », a-t-il affirmé.
Le président du réseau des leaders religieux et chefs traditionnels de la zone francophone de l’Afrique de l’Ouest, l’imam Elimane Diagne, a expliqué que de nombreuses pratiques qui portent atteinte à l’épanouissement de la femme et de la fille ne sont pas des préceptes religieux.
« Les mariages précoces, les stéréotypes sexistes accusant la femme d’être la seule cause de l’infertilité dans le couple, les viols dans le couple, l’excision… sont des pratiques traditionnelles néfastes. Nous devons changer la donne en instruisant et intensifiant les activités à l’endroit des leaders communautaires et religieux », soutient-il
Ce panel sur le changement des normes sociales par l’approche de la masculinité positive s’est tenu dans le cadre du Forum des médias africains sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles en Afrique qui s’est tenu à Dakar de mercredi à vendredi, co-organisé par le REPMASEN, ONU Femmes et le Fonds français Muskoka.
Ces assises panafricaines se déroulent dans le cadre des « 16 jours d’activisme pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles » qui se tient chaque année du 25 novembre au 10 décembre. Au total, 65 professionnels de médias issus de 36 pays africains francophones, anglophones et lusophones y ont participé.
(AIP)
tls/fmo
(Envoyée spéciale à Dakar: Sonia Tra Lou)