Man, 18 déc 2024 (AIP)-Lors d’une visite de travail dans le Tonkpi, mardi 17 décembre 2024, le représentant résident de l’UNICEF en Côte d’Ivoire, Jean-François Basse, s’est rendu au Centre de traitement d’Ebola (CTE) de Kassiapleu à Man, pour s’enquérir du fonctionnement de ladite structure sanitaire dans sa nouvelle configuration avec l’ouverture d’un dispensaire et d’une maternité. A l’occasion, il s’est entretenu avec l’AIP, fournissant des détails sur le cadre de son déplacement et sur les projets de l’UNICEF en cours dans la région.
Quel est le sens de votre visite ce matin au Centre de traitement d’Ebola à Man ?
En réalité, c’est une visite qui a commencé il y a deux jours. D’abord, dans le Worodougou, j’y étais avec le ministre de l’Hydraulique, Bouaké Fofana, à l’occasion de la journée mondiale des toilettes. Les toilettes sont la protection entre nous et les déchets, afin de se prémunir contre un certain nombre de maladies. Le lien est donc rapidement fait avec la santé en général. Alors, de passage à Man sur invitation du président du Conseil régional du Tonkpi, nous avons décidé d’effectuer une visite au Centre de traitement d’Ebola (CTE).
Ce centre avait été construit avec l’appui du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) pour faire face aux urgences, notamment celles de type Ebola, et qui nécessitent un certain nombre d’équipements et de configurations pour que la prise en charge soit la plus optimale possible pour les malades. Et comme le système de santé en Côte d’Ivoire est quand même un système assez solide et que toutes les mesures de prévention qui ont été mises en œuvre, ont permis d’éviter que nous ayons à faire face à ce genre de situation, y compris lorsque les cas de variole du singe (MPOX) sont apparus, il n’y a pas très longtemps d’ailleurs, des discussions sont en cours avec le ministère de la Santé pour effectuer ce qu’on appelle un basculement, afin de permettre à cet ouvrage de servir les populations d’une autre façon. Je viens donc m’enquérir de la fonctionnalité du centre.
Quels commentaires vous suscite cette visite après avoir parcouru les services ?
Je constate que l’ouvrage a déjà commencé à servir les populations des localités proches, qui viennent et bénéficient d’une prise en charge très complète, sous le leadership de Dr Aka, qui en est le responsable. Il y a des équipements, il en manque d’autres, notamment certains équipements liés à la propreté, et nous verrons, à travers notre bureau sous-national de l’UNICEF basé à Man, comment apporter un appui.
C’est vraiment l’occasion pour nous, à travers cette visite, de marquer notre satisfaction de voir des autorités telles que le directeur régional de la Santé du Tonkpi prendre des initiatives allant dans le sens non seulement de l’approche communautaire, qui permet de toucher les populations là où elles sont, mais également des contrats de performance.
La direction régionale de la Santé a mis en place un système d’émulation positive qui fait que l’offre est constamment améliorée, car chaque médecin responsable veut faire en sorte que les structures sous sa responsabilité aient de bons résultats. Je pense que c’est une bonne façon de tirer les gens vers le haut et nous voulons le féliciter pour cela. La combinaison entre l’approche communautaire et les contrats de performance pour les responsables des structures sanitaires tirera complètement le système de santé publique vers le haut. C’est cela l’objectif du gouvernement et nous, en tant que partenaire technique et financier de l’État de Côte d’Ivoire, continuerons à appuyer cette priorité qui va dans le sens de la protection de la femme, de l’enfant et de la population en général, du point de vue de la santé publique.
Le basculement du Centre de traitement d’Ebola (CTE) de Man est acté avec l’intégration au sein de cette structure, d’une maternité et d’un dispensaire. Comment l’UNICEF et les autorités sanitaires entendent-ils gérer cette coexistence ?
Cela relève du rôle des autorités nationales. Le directeur général de la Santé, Pr Samba pilote le processus et nous sommes là pour l’appuyer. Je pense que dans les temps qui viennent, nous aurons une architecture beaucoup plus claire en termes de redevabilité et de distribution des responsabilités par rapport à un basculement total.
Quels sont aujourd’hui les projets mis en œuvre par votre organisation dans le Tonkpi ?
C’est une des raisons pour lesquelles nous allons rencontrer le président du Conseil régional du Tonkpi et son équipe. Nous avons déjà beaucoup investi ici. Il y avait une douzaine de centres de santé qui ont été construits par le conseil régional et qui ont tous été équipés par l’UNICEF. Il y a d’autres initiatives soutenues par l’UNICEF dans tous les domaines, y compris dans le domaine de l’éducation.
Nous arrivons à la fin du programme de coopération entre l’UNICEF et le gouvernement de Côte d’Ivoire en 2025 et nous allons entamer un nouveau cycle, qui sera le dernier, de 2026 à 2030, juste avant la fin des Objectifs de développement durable (ODD). Ce sera l’occasion d’accélérer un certain nombre de priorités que nous avons observées, notamment dans le Tonkpi, et les consultations que nous allons mener avec les autorités locales. Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec les autorités préfectorales pour comprendre toutes les priorités, mais également avec les directions régionales présentes dans la région. Donc, c’est la somme de ces efforts, l’analyse actualisée de la situation et l’identification des nouveaux défis auxquels les enfants et les femmes sont confrontés qui donneront une idée de ce que sera notre coopération pour les quatre prochaines années dans la région du Tonkpi.
Mais sachez que c’est une région que nous continuerons à accompagner. Nous apprécions le fait qu’il existe une vision de l’État par rapport aux populations du Tonkpi dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la nutrition, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, ainsi que de la protection sociale. Ce sont tous ces aspects que nous porterons également, en tant qu’alliés et partenaires de l’État de Côte d’Ivoire.
(AIP)
ebd/fmo
Réalisé par Delphin Ehui
chef du Bureau Régional de Man