Abidjan,, 30 dec 2024 (AIP)-L’année 2024 a été marquée par des élections présidentielles en Afrique et ailleurs, des tensions entre la CEDEAO et l’AES, la réaffirmation de la souveraineté de certains pays africains à travers le retrait des bases militaires françaises, et la chute du président syrien Bachar Al-Assad.
Les élections en Afrique ont vu l’arrivée au pouvoir au Sénégal du parti de l’opposition Pastef avec le duo Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, au Ghana, avec le retour de l’ancien président Dramani Mahama et le changement de statut du président Idriss Deby Itno Mahamat. Sur le continent américain, l’élection présidentielle du 5 novembre 2024 aux Etats-Unis a également vu le retour de l’ancien président Donald Trump.
Plusieurs tensions animent les Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger dans le cadre du retrait de ces trois Etats.
Après l’annonce du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la CEDEAO, les chefs d’Etat et de gouvernement membres de la CEDEAO, lors d’un sommet le 15 décembre 2024, ont ratifié le retrait de ces trois pays du bloc économique, en indiquant qu’ils respectaient la décision des trois pays de quitter la communauté mais qu’ils leur donnaient encore une période de transition de six mois entre le 29 janvier et le 29 juillet 2025, le temps que la mission de médiation du président sénégalais Bassirou Diomaye mette tout en œuvre pour leur retour au sein de l’organisation et aussi pour négocier des modalités de leur départ.
Mais contre toute attente, les trois pays de l’AES ont rejeté la décision de la CEDEAO de prolonger leur retrait. Cette mesure est perçue par les dirigeants de l’AES comme une tentative de freiner leur démarche souverainiste tout en permettant la poursuite de plans déstabilisateurs à leur encontre.
Dans une déclaration signée par le président malien, le Général Assimi Goïta, président en exercice de l’AES, les chefs d’État dénoncent des actions de déstabilisation attribuées à des puissances étrangères, notamment la France, et soutenues par certains acteurs de la sous-région. Ces accusations ont été réfutées par la commission de la CEDEAO jeudi 26 décembre 2024, dans un communiqué.
“La commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest exprime sa profonde préoccupation face aux allégations portées contre le Nigeria et d’autres Etats membres de la CEDEAO. L’Organisation soutient fermement le Nigeria et les autres Etats membres contre les allégations selon lesquelles ils parraineraient le terrorisme. “, indique le communiqué.
Après le retrait des bases militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les autorités du Tchad et du Sénégal ont dénoncé, en novembre 2024, la présence des bases militaires sur leur territoire et demandé à cette occasion le retrait de ces bases militaires de leurs territoires.
Selon le président sénégalais, la souveraineté du Sénégal ne s’accommode pas de la présence des bases militaires françaises sur le territoire sénégalais.
“Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain”, a dit Bassirou Diomaye Faye dans un entretien à l’AFP réalisé au palais présidentiel.
Le président Bassirou Diomaye Faye, sur la promesse de rétablir la souveraineté de son pays, a assuré qu’il ne s’agissait pas d’un acte de “rupture” et a défendu un “partenariat rénové” avec l’ancienne puissance coloniale.
Les véhicules militaires provenant des bases françaises de Faya Largeau, Abéché et N’Djamena, doivent être “rapatriés en France via le port de Douala au Cameroun, avec une échéance attendue d’ici janvier” et “le trajet maritime prendra environ trois semaines”, selon un responsable de l’armée française cité dans une publication du ministère tchadien des Armées.
Le pouvoir du président syrien Bachar Al-Assad s’est effondré le 8 décembre 2024 face à l’offensive menée par des groupes islamistes radicaux. Le président syrien a trouvé refuge à Moscou en Russie avec sa famille. «La Syrie est à nous, elle n’est pas à la famille Assad», scandaient des rebelles armés qui circulaient dans des rues de Damas, tirant en l’air.
Dans un entretien accordé à la télévision saoudienne Al-Arabiya, Ahmad al-Chareh, le nouveau dirigeant de la Syrie, fait des problèmes économiques la priorité de son gouvernement. Il appelle aussi à la levée des sanctions américaines. Il prévient également que la rédaction d’une nouvelle Constitution pourrait prendre deux à trois ans et l’organisation d’élections quatre.
Le leader syrien a passé des années sous un pseudonyme, Abou Mohammed al-Joulani, qu’il avait adopté lorsqu’il a pris les armes avec les jihadistes au début des années 2000. Un nom de guerre en référence à ce plateau syrien (Le golan) dont sa famille a été chassée, en 1967, quand Israël a conquis la région.
(AIP)
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