Abidjan, 10 jan 2025 (AIP)- La religieuse Simona Brambilla, 59 ans, a été nommée lundi 6 janvier 2025 par le pape François, préfète du Dicastère pour la vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, une agence du Saint-Siège.
Par cette nomination, Simona Brambilla sera la plus haute autorité d’une institution religieuse dont la mission est de superviser les ordres religieux, hommes et femmes, et les relations avec leurs fidèles.
« Je demande au Seigneur la grâce d’ouvrir toujours plus nos cœurs pour recevoir cet encouragement et le laisser nous transformer en tant que personnes, en tant que communauté, en tant qu’Église et en tant qu’humanité », a déclaré Mme Brambilla.
En effet, pour la première fois dans l’histoire, une femme dirigera l’une des principales institutions religieuses du Vatican. Cette nomination confirme la volonté exprimée par le pape François de donner aux femmes une plus grande place dans les postes de responsabilité au sein de l’Église catholique.
Toutefois, le pape a nommé à ses côtés le cardinal Ángel Fernández Artime comme pro-réfet pour l’accompagner dans cette tâche, ce qui suscite des doutes chez les spécialistes sur la répartition des responsabilités et la possible réduction du rôle de la religieuse.
Selon les observateurs, d’un point de vue théologique, François estime que la nomination de Mme Fernández était nécessaire, car la responsable de l’office devrait être en mesure de célébrer la messe et d’exercer d’autres fonctions sacramentelles qui ne peuvent actuellement être exercées que par des hommes.
« La nomination de Mme Brambilla confirme une réalité présente depuis longtemps, à savoir, la supériorité numérique des femmes dans l’Église à tous les niveaux », explique le docteur en sciences sociales, Sol Prieto, par ailleurs, chercheur et professeur de société et de religion à l’université de Buenos Aires.
Selon l’Annuaire statistique de l’Église 2022, publié par le Vatican, les femmes religieuses sont plus nombreuses que les prêtres et les diacres. Les quelque 600 000 religieuses professes – ou moniales – sont presque 47 % plus nombreuses que les prêtres dans le monde.
« Mais cette reconnaissance n’est pas qu’une question de statistiques. Elle concerne également le dialogue au sein du monde religieux. C’est un geste lié au processus de synodalité que traverse l’Église, c’est-à-dire au moment de discussion qui a lieu dans l’Église catholique dans ce que l’on appelle les synodes », ajoute M. Prieto.
Les synodes sont des réunions au cours desquelles les hiérarques catholiques discutent de questions importantes concernant l’Église, telles que la famille, le mariage et le sacerdoce.
Depuis un peu plus d’un an, Mme Brambilla occupait déjà le poste de secrétaire du dicastère qu’elle dirigera désormais, c’est-à-dire qu’elle en est le numéro deux. Pour cette raison, sa nomination est interprétée par les spécialistes comme une promotion clé qui pourrait ouvrir la voie à d’autres nominations et, en fin de compte, à un changement crucial du rôle des femmes dans les institutions catholiques.
Simona Brambilla, née dans la ville de Monza en Italie, a fait des études d’infirmière avant de rejoindre l’Institut des Sœurs Missionnaires de la Consolata, qu’elle a dirigé de 2011 à 2023, et a une expérience de missionnaire au Mozambique. La position qu’elle occupera, en termes d’organigramme, est l’autorité la plus importante après le pape en ce qui concerne les définitions de la vie religieuse de l’Église catholique, selon le chercheur.
« Mais attention, les instituts de vie religieuse, bien qu’ils fassent partie de l’Église, sont des espaces dotés d’une grande autonomie, étant donné qu’ils ne sont pas régis par la même logique verticale que le clergé séculier », précise M. Prieto.
(AIP)
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