Abidjan, 12 jan 2025 (AIP) – Le président du conseil d’administration (PCA) de la Confédération des organisations des victimes de crises ivoiriennes (COVICI), Kanté Lassina, a appelé, dans une déclaration transmise à l’AIP, la classe politique à l’apaisement à quelques mois de la présidentielle 2025.
« En tant que victimes, nous demandons aux acteurs politiques de mettre de côté leurs divergences et de se concentrer sur la réparation des victimes, en résolvant enfin la question de la justice. Nous appelons toutes les victimes à l’apaisement, en les incitant à se tenir à l’écart des prémices de tensions que nous observons », a souligné M. Kanté, à l’issue de l’Assemblée générale ordinaire tenue samedi 11 janvier 2025 à Abidjan.
Il a recommandé aux hommes politiques de se désarment eux-mêmes, pour éviter de plonger la Côte d’Ivoire dans une nouvelle crise qui risquerait d’augmenter le nombre de victimes. « Les victimes actuelles n’ont encore obtenu aucun gain de cause et il est impératif de ne pas en rajouter », a-t-il indiqué.
Les participants à cette assemblée ont déploré notamment l’arrêt du processus de réparation individuelle des victimes, la non-adoption de la loi sur le statut des victimes, la publication des listes des victimes en attente depuis des années, ainsi que la question de l’octroi d’une rente viagère aux victimes rendues invalides.
Les victimes ont exprimé leur souhait de voir le gouvernement se pencher sur ces problématiques de manière urgente.
L’Assemblée générale ordinaire de la COVICI a porté sur quatre points principaux, à savoir la collaboration avec les organes en charge de la question des victimes, le renforcement de la résilience, le fonctionnement de la faîtière et les perspectives à venir.
Créée en 2013, la COVICI regroupe plus de 100 organisations. Elle œuvre pour la promotion des droits humains, la défense des droits des victimes à la justice et à la réparation des préjudices subis, ainsi que pour la consolidation de la paix.
Selon la COVICI, les chiffres relatifs aux crises de 1990 à 2011 révèlent que sur 874 055 demandes de réparation enregistrées, 316 954 dossiers validés contre 557 101 rejets.
Au nombre des dossiers, l’on note 0,77 % de victimes de violences basées sur le genre (VBG), 8,45 % de victimes de blessures graves, 6 % de meurtres et/ou de disparitions, et 84,78 % de victimes de destructions de biens.
(AIP)
Bsp/kp