Abidjan, 21 jan 2025 (AIP) – A peine investi, le lundi 20 janvier 2025, le 47e président des Etats-Unis d’Amérique (USA), Donald Trump, 78 ans, a signé une pluie de décrets concernant, entre autres, l’immigration, la justice, le retrait de l’accord de Paris sur le climat, la grâce des émeutiers du Capitole, la question des transgenres.
Le prédécessur puis successeur du Démocrate Joe Biden a entamé son mandat avec la signature de nombreux décrets présidentiels mettant l’accent sur son programme électoral.
Une partie de ces mesures spectaculaires risque néanmoins d’être difficile à mettre en œuvre et promet de vives contestations devant les tribunaux, préviennent des médias occidentaux.
“L’Organisation mondiale de la santé nous a escroqués”, a accusé le président Républicain en signant le décret de retrait des Etats-Unis de l’OMS, quelques heures après avoir été investi. Il justifie ce retrait par l’écart entre les contributions financières américaines et chinoises, et avait critiqué par le passé l’OMS pour sa gestion de la pandémie de COVID-19.
Dans ce texte, il exhorte les agences fédérales à “suspendre le transfert futur de tout fonds, soutien ou ressource du gouvernement des Etats-Unis à l’OMS” et les enjoint d'”identifier des partenaires américains et internationaux crédibles” capables d'”assumer les activités précédemment entreprises par l’OMS”.
Le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris est en marche aussi car Donald Trump avait décidé d’en faire un de ses premiers décrets signés sur un bureau installé sur la scène même de la grande salle de Washington dans laquelle quelque 20 000 de ses partisans étaient réunis.
Cette mesure, venant du deuxième pollueur mondial derrière la Chine, met en péril les efforts mondiaux face au dérèglement climatique. Elle devrait être effective dans un an. Les Etats-Unis avaient déjà quitté l’accord international sous le premier mandat du milliardaire américain, avant que Joe Biden n’acte leur retour. Donald Trump, notoirement climatosceptique, a également signé un décret déclarant un “état d’urgence énergétique” pour doper la production d’hydrocarbures aux Etats-Unis.
Trump a également formalisé les grâces pour des centaines d’assaillants du Capitole qui avaient pris d’assaut l’institution lors de sa défaite face à Biden. Plus de 1 500 participants à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 ont été graciés dès le retour au pouvoir de celui qui les avait encouragés à l’action, clamant que l’élection de Joe Biden avait été “truquée”. Pour les 14 autres personnes condamnées, leur peine est commuée en période de prison déjà purgée.
“Nous espérons qu’ils sortiront cette nuit”, a déclaré Trump alors que les poursuites encore en cours contre quelques centaines de personnes sont également annulées. Pour l’ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, il s’agit d’une “insulte au système judiciaire américain”.
Donald trump a égament décidé de décréter “l’état d’urgence à la frontière sud” avec le Mexique. “Je vais déclarer l’état d’urgence à notre frontière sud. (…) Toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées et nous commencerons à renvoyer des millions et des millions d’étrangers criminels là d’où ils viennent… Je vais envoyer des troupes à la frontière sud pour repousser l’invasion désastreuse de notre pays”, a-t-il martelé.
Selon une responsable de sa future administration, Donald Trump veut aussi mettre un terme au droit d’asile et au droit du sol, et reprendre la construction du mur frontalier avec le Mexique. Premier effet concret dès lundi, la plateforme de demandes d’asile lancée par l’administration Biden a cessé de fonctionner. “Les rendez-vous existants ont été annulés”, peut-on lire sur son site internet.
La suppression des politiques d’aides pour les personnes transgenres est également actée. “A partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des Etats-Unis sera qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin”, a-t-il lancé lors de son investiture à Washington.
“Ces sexes [masculin et féminin] ne sont pas modifiables et sont ancrés dans une réalité fondamentale et incontestable”, a ainsi évoqué un décret publié par la Maison Blanche dans la soirée, et qui devra être appliqué par toutes les agences fédérales.
“Les fonds fédéraux ne doivent pas être utilisés pour promouvoir l’idéologie de genre”, affirme le même décret, qui veut “restaurer la vérité biologique”. Un autre texte ordonne la fin de tout programme de diversité et d’inclusion au sein du gouvernement fédéral.
Le 47e président des USA, qui a décidé “d’aller vite” au cours de ses 100 premiers jours à la Maison Blanche, a annoncé également, dès son investiture, la réintégration de Cuba sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme.
Cuba a aussitôt réagi en qualifiant cette décision “d’acte d’arrogance et de mépris de la vérité”. “Cela n’a rien de surprenant. Son objectif est de renforcer encore la guerre économique cruelle contre Cuba à des fins de domination”, a réagi sur X (ex twitter), le président cubain Miguel Diaz-Canel.
(AIP)
cmas