Abidjan, 23 jan 2025 (AIP) – Dans une initiative audacieuse pour répondre à la crise énergétique persistante de l’Afrique, le Groupe de la Banque mondiale et le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) organisent un Sommet africain de l’énergie les 27 et 28 janvier 2025 pour faire avancer un plan ambitieux visant à fournir de l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030.
Ce sommet, qui se tiendra à Dar es Salam, en Tanzanie, réunira des chefs d’État africains, des partenaires internationaux, des organismes philanthropiques et des dirigeants du secteur privé pour faire avancer la Mission 300 — une initiative novatrice visant à élargir l’accès à l’énergie et à accélérer la transition vers une énergie propre sur le continent.
« L’heure est venue d’agir », a déclaré Franz Drees-Gross, directeur régional pour l’infrastructure en Afrique de l’Ouest et centrale à la Banque mondiale. « Mission 300 ne représente pas seulement un objectif ambitieux, c’est un mouvement… nous créons un impact durable qui alimentera la croissance de l’Afrique et permettra à des millions de personnes d’accéder aux services essentiels fournis par l’électricité », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
L’initiative a été lancée en avril 2024 par le Groupe de la Banque mondiale et le Groupe de la BAD dans le cadre d’une collaboration sans précédent, aux côtés d’autres partenaires mondiaux, afin de combler le déficit persistant d’accès à l’énergie en Afrique, en tirant parti de technologies et de financements innovants. Près de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, représentant 83% de la population mondiale privée d’électricité.
L’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et de la planète (GEAPP) et la Fondation Rockefeller ont d’ores et déjà engagé dix millions de dollars pour créer un mécanisme d’assistance technique destiné à soutenir des projets dans le domaine de l’électricité dans onze pays africains.
« Ce qui différencie cette initiative de ce que les institutions ont fait par le passé, c’est l’approche « tout le monde met la main à la pâte » avec de nombreuses institutions travaillant main dans la main pour mettre en œuvre ce programme ambitieux », a expliqué Sarvesh Suri, directeur régional de la Société financière internationale chargé de l’industrie pour les infrastructures et les ressources naturelles en Afrique.
Le sommet s’achèvera sur la signature de la Déclaration de Dar es Salam sur l’énergie, dans laquelle les gouvernements africains s’engagent à accélérer l’accès à l’énergie, à promouvoir l’adoption des énergies renouvelables et à attirer les investissements privés.
Douze pays, dont le Nigéria, la République démocratique du Congo et la Côte d’Ivoire, s’engageront à mener des réformes dans cinq domaines clés : la production d’électricité à faible coût, l’intégration énergétique régionale, l’amélioration de l’accès à l’énergie, la promotion des investissements privés et le renforcement des services publics.
Les institutions financières, telles que la Société financière internationale, devraient présenter de nouveaux véhicules d’investissement et des initiatives de financement pour soutenir le rôle du secteur privé dans la promotion des solutions d’énergie renouvelable distribuée.
La stratégie de Mission 300 englobe à la fois le développement du réseau traditionnel et des solutions innovantes hors réseau pour atteindre les communautés reculées. Le programme donnera la priorité aux modèles de financement durables et relèvera des défis cruciaux tels que les asymétries de devises dans le financement des projets.
Le sommet devrait attirer plus de 1 000 participants de toute l’Afrique et du monde entier, marquant une étape cruciale dans le parcours du continent vers l’accès universel à l’énergie.
(AIP)
cmas