(Envoyé spécial: Georges Aubin Konan)
Nouakchott (Mauritanie), 23 jan 2025 (AIP)- L’assistant du secrétaire général de la Conférence africaine pour la paix, Dr Mohamed Mahjoub Bin Bayyah, livrant jeudi 23 janvier 2025 quelques recommandations à l’issue de la 5ème édition de cette conférence à Nouakchott, en République islamiste de la Mauritanie, a recommandé la redistribution du financement de la guerre au profit de la paix.
« Nous avons constaté que le financement de la guerre, est un financement qui peut-être, occupe le premier financement mondial. L’argent du monde va dans la guerre. Nous aimerions quand même, qu’une partie de cet argent soit redistribuée vers la construction de la paix, vers la construction de la réconciliation, vers la reconstruction de nos tissus sociaux », a déclaré Dr Bin Bayyah.
Il a relevé qu’entre autres recommandations, il s’agit pour la Conférence de parvenir à la constitution d’un réseau de réconciliation et de paix. « Ce réseau voudrait proposer une plateforme électronique sur Internet aux savants, aux érudits, aux chefs traditionnels, aux intellectuels, aux artisans de la paix, à tous les artisans de la paix. Tout le monde pourra partager ses expériences, proposer des modèles concrets pour l’action de la réconciliation », a-t-il expliqué.
Il a été recommandé de créer un programme défini et détaillé sur la formation des jeunes et des femmes pour qu’il leur donne les outils nécessaires pour accomplir leur rôle fondamental et essentiel dans la promotion de la paix, a indiqué Dr Bin Bayyah.
« Notre conférence a eu pour objet de rappeler notre essence culturelle et civilisationnelle qui est l’amour, qui est la paix, qui est le dialogue et qui est la réconciliation. Nous travaillons sur les mentalités, l’action sur les mentalités est une action qui s’inscrit dans la durée, donc pas dans l’immédiat », a-t-il relevé.
Bin Bayyah a rappelé que la Conférence émane d’un constat, celui de la déflation, d’une certaine disparition d’une culture ancestrale qu’avaient les africains, notamment la culture du dialogue, la culture de la réconciliation.
« Ceci peut être dans le cadre du contexte des changements sociaux qu’ont connu nos sociétés et les défis aussi qu’ont posé les nouvelles technologies de l’information et de la communication qui ont changé quand même nos cultures, qui ont remodelé nos cultures et qui ont infiltré dans nos fondements sociaux une certaine violence étrangère à notre corps et à notre âme africaine », a-t-il exprimé.
Selon Dr Bin Bayyah, la Conférence s’évertue à inscrire son action dans le soubassement des cultures nationales et dans le fondement intellectuel, « pour construire la paix au niveau des mentalités », et non à rechercher des résultats immédiats ou à faire le buzz.
« Notre action pour nous est une action qui année après année, nous constatons que ce courant africain de la paix, devient plus puissant, plus visible, plus évident. Aussi, l’un des résultats essentiels de notre conférence, peut-être le moins visible, mais le plus concret, c’est qu’elle a permis la rencontre de beaucoup de monde, de leaders, d’artisans de la paix, beaucoup de projets se sont créés, se sont noués en marge de notre conférence », a conclu Dr Mohamed Mahjoub Bin Bayyah.
La 5ème Conférence africaine pour la promotion de la paix s’est déroulée du mardi 21 janvier au jeudi 23 janvier 2025 sur le thème « Le continent africain : le devoir de dialogue et la pertinence des réconciliations ». Le Président ivoirien, Alassane Ouattara, a été désigné lauréat du Prix africain pour la promotion de la paix 2025.
(AIP)
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