Abidjan, 24 jan 2025 (AIP) – Le nettoyage des bombes non explosées et des mines terrestres laissées à Gaza après 15 mois de conflit pourrait prendre jusqu’à 10 ans, ont alerté jeudi 24 janvier 2025, des agences des Nations Unies.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), la gestion des débris, la récupération des corps et le traitement de la contamination par les munitions explosives à Gaza restent essentiels pour permettre des mouvements de population sûrs, la poursuite de l’augmentation de l’aide humanitaire et le rétablissement des services essentiels.
C’est dans ce contexte qu’un rapport récent du groupe sectoriel sur la protection, qui regroupe diverses organisations humanitaires et des Nations Unies, estime qu’il faudrait « 500 millions de dollars sur 10 ans pour enlever les explosifs enfouis dans les décombres de Gaza », soit quelque 42 millions de tonnes de décombres qui contiennent également de l’amiante, d’autres contaminants dangereux et des restes humains.
Dans une analyse récente, le groupe sectoriel Protection a souligné que les niveaux élevés de contamination par les munitions explosives à Gaza, à condition que l’environnement soit favorable, « nécessiteront environ 500 millions de dollars sur 10 ans pour être éliminés et auront un impact critique sur les vies humaines », a détaillé OCHA dans son dernier rapport de situation.
De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) indique avoir livré au cours des trois premiers jours du cessez-le-feu, plus de nourriture à Gaza qu’au cours des deux premières semaines de janvier.
L’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) fait la même observation. « Au cours des quatre derniers jours, nous avons apporté suffisamment de nourriture pour nourrir un million de personnes. C’est dire à quel point l’augmentation est spectaculaire », déclare Sam Rose, Directeur adjoint de l’UNRWA.
« Nous acheminons autant d’aide que possible, avec plus de 4.800 camions qui attendent d’entrer à Gaza. Le cessez-le-feu a permis d’augmenter considérablement l’acheminement de l’aide, mais des difficultés subsistent », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) a livré depuis le début du cessez-le-feu près de trois millions de litres de carburant pour les besoins humanitaires de l’enclave palestinienne. Ce carburant permettra d’alimenter les opérations critiques de l’ONU et des organisations humanitaires – y compris les hôpitaux, les boulangeries, les abris et les besoins d’urgence immédiats.
Avant le cessez-le-feu, la quantité minimale de carburant nécessaire pour répondre aux besoins les plus critiques était estimée à 100.000 litres par jour. Les volumes quotidiens actuels sont plus de dix fois supérieurs.
« De nombreux éléments critiques de toute réponse humanitaire dépendent du carburant – l’infrastructure n’est pas fonctionnelle sans une alimentation électrique de base. Étant donné l’ampleur des besoins à Gaza, cet élément est encore plus critique », a déclaré le Directeur général de l’UNOPS, Jorge Moreira da Silva.
(AIP)
cmas