Man, 26 jan 2025 (AIP)- Au total, 30 femmes rétablies de la fistule obstétricale ont quitté, vendredi 24 janvier 2025, le Centre communautaire d’accueil et de réhabilitation des femmes/filles (CECAREF) de Logoualé, après trois mois de soins médicaux et psychologiques, marquant ainsi un nouveau départ pour leur réinsertion sociale et économique.
Ces femmes, guéries de la fistule obstétricale, une pathologie souvent due à des accouchements prolongés ou mal pris en charge, ont désormais retrouvé leur dignité après avoir été prises en charge dans le cadre d’un programme soutenu par le Centre de la CEDEAO pour le développement du genre, en collaboration avec le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant.
Ce programme, qui a permis à 60 femmes réparties en deux cohortes de bénéficier de soins et d’un suivi psychosocial, a également offert un appui financier de 150 000 FCFA à chaque bénéficiaire, accompagné de kits de « dignité » pour faciliter leur réinsertion dans la société.

Lors de la cérémonie de sortie, présidée par le sous-préfet par intérim de Logoualé, Edry Any Désiré, les survivantes ont exprimé leur gratitude et leur volonté de reprendre le contrôle de leur avenir après avoir été rétablies physiquement et psychologiquement.
Le programme, soutenu par des initiatives locales et régionales, a été salué par la responsable des programmes genre à la CEDEAO, Dr Blesson Edwige Yapi, qui a rappelé l’ampleur du problème en Côte d’Ivoire, où plus de 73 000 femmes et filles vivent avec la fistule obstétricale. Selon elle, la CEDEAO reste fermement engagée aux côtés de la Côte d’Ivoire pour combattre cette pathologie et ses conséquences sociales.
A l’occasion, la directrice coordonnatrice du programme national de lutte contre les violences basées sur le genre, Dr Kouamé Honorée Gislaine, a également exprimé sa satisfaction quant aux résultats obtenus, soulignant que ce projet permet de redonner espoir et dignité aux femmes qui avaient longtemps souffert en silence. « Très chères survivantes je vous félicite pour votre résilience, courage et détermination. Vous voilà aujourd’hui renforcées prêtes à prendre votre destin en main et à être autonome », a-t-elle déclaré.
Cette cérémonie de sortie a été meublée de témoignages de survivantes, contant chacune à sa façon son expérience. « Quand j’ai contracté la fistule à San Pedro, j’ai été exclue par mon compagnon, mes propres sœurs. Mais grâce à l’information reçue de ma mère, j’ai été opéré à Man et j’ai poursuivi les soins à Logoualé et aujourd’hui, je suis guérie », a relaté Glai Joëlle.
Cette démarche de réhabilitation, soutenue par la CEDEAO et les autorités locales, incarne une avancée importante dans la lutte contre la fistule obstétricale en Côte d’Ivoire, un problème de santé publique qui touche des milliers de femmes.
(AIP)
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