Abidjan, 27 jan 2025 (AIP)- Le monde commémore, ce lundi 27 janvier 2025, le 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, symbole de l’extermination nazie, qui a coûté la vie à plus d’un million de personnes, principalement des Juifs, par un honneur aux rescapés.
Les cérémonies en Pologne, en présence de dirigeants européens, soulignent le devoir de mémoire, mais rappellent aussi les épreuves vécues par les survivants à leur retour.
En France, le retour des déportés juifs après la guerre s’est heurté à l’indifférence et à l’incompréhension. Une série documentaire diffusée ce jour recueille les témoignages de rescapés, dont certains révèlent la douleur d’un accueil souvent marqué par le scepticisme face à leurs récits d’atrocités.
« Quand j’ai voulu raconter, ça ne passait pas. On me prenait pour un affabulateur », confie Gabriel Bénichou, arrêté à 16 ans à Marseille avant d’être déporté à Auschwitz. Comme beaucoup, il a dû affronter seul les séquelles physiques et psychologiques de sa déportation.
André Kahn, arrêté à 15 ans et revenu d’Auschwitz en 1945, pesait à peine 29 kilos. « Un médecin m’a pris pour un fou quand je lui ai raconté ce que j’avais vécu », se souvient-il. L’absence de soutien psychologique pour ces rescapés n’a fait qu’amplifier leur douleur.
L’hôtel Lutétia à Paris, transformé en centre d’accueil après la guerre, est resté pour beaucoup un lieu d’attente angoissante, où ils espéraient retrouver des proches disparus. Mais les traumatismes et la culpabilité d’avoir survécu ont conduit certains à l’irréparable. « Beaucoup se sont suicidés, hantés par la honte d’être vivants », confie Paul Chytelman, résistant déporté.
Ces témoignages, portés à l’écran à travers des récits enregistrés en 2006, éclairent une page sombre de l’histoire et rendent hommage à ceux qui ont survécu à l’indicible. Les cérémonies en Pologne rappellent la nécessité de ne jamais oublier ces tragédies.
(AIP)
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