Abidjan, 29 jan 2025 (AIP) – Le Premier ministre français, François Bayrou, a réaffirmé, mardi 28 janvier 2025 à l’Assemblée nationale, ses propos sur la « submersion » migratoire, notamment à Mayotte et dans d’autres départements français, malgré les critiques de l’opposition socialiste qui l’accuse d’employer un vocabulaire proche de l’extrême droite.
Interpellé par le député Boris Vallaud, chef de file des socialistes à l’Assemblée, François Bayrou a assumé son choix de mots en affirmant que la situation dans certains territoires, particulièrement à Mayotte, justifie ce terme. « Quiconque est allé à Mayotte, a parlé avec les habitants de Mayotte, mesure que le mot de ‘submersion’ est celui qui est le plus adapté », a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement a souligné que l’immigration clandestine dans certains départements français représentait jusqu’à 25 % de la population locale, générant un profond sentiment de changement et de pression sociale chez les habitants. Il a insisté sur la nécessité de « changer les choses » pour rétablir une intégration efficace, basée sur le travail, la langue et les valeurs républicaines.
Ces propos ont suscité une vive réaction de Boris Vallaud, qui a dénoncé un rapprochement rhétorique avec l’extrême droite. « Si vous gouvernez avec les préjugés de l’extrême droite, nous finirons gouvernés par l’extrême droite », a-t-il averti. François Bayrou a réfuté cette accusation, affirmant qu’il ne niait pas les réalités migratoires, tout en rejetant toute exagération ou complaisance idéologique.
Lundi soir, lors d’une interview sur LCI, le Premier ministre avait déjà évoqué une « approche » du seuil de saturation migratoire, expliquant que si une population ressentait une perte de repères culturels et identitaires, cela entraînait mécaniquement un rejet.
Ce débat intervient alors que le gouvernement français prépare de nouvelles mesures sur l’immigration, dans un contexte où la situation à Mayotte demeure une préoccupation majeure pour les autorités.
(AIP)
cmas