Abidjan, 02 fev 2025 (AIP)- Les agents de médias ivoiriens se sont engagés, samedi 1er février 2025, à appeler l’attention des gouvernants et décideurs par leurs productions et articles de presse, sur la mobilisation de davantage de fonds pour la recherche, le développement et l’innovation (R&DI) dans le domaine de la santé, en particulier sur les Maladies tropicales négligées (MTN).
Cette annonce a été faite au terme de l’atelier de renforcement de capacités d’une trentaine de journalistes sur les MTN, qui s’est tenu du 30 janvier au 1er février 2025 à Abidjan Plateau, conjointement organisé par l’ONG internationale Speak Up Africa (SUA) et le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN).
Cette rencontre leur a permis d’avoir une meilleure compréhension des thèmes clés liés à ces pathologies, susciter une collaboration autour de la nécessité de plaider en faveur d’une augmentation des investissements, et de faire progresser les politiques.
Les MTN constituent un groupe diversifié d’affections qui sévissent principalement dans les zones tropicales, où elles prolifèrent au sein des communautés pauvres. Elles ont des conséquences sanitaires, sociales et économiques dévastatrices. Ces pathologies touchent plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde entier et tuent 170 000 personnes par an. Aussi, 79% des pays africains sont co-endémiques pour au moins cinq de ces maladies.
Selon l’OMS, seulement 0,07% du PIB des pays africains est consacré à la lutte contre les MTN en 2023. Alors que les financements impliquent des ressources humaines adéquates et bien formées (personnels, cadres de santé, chercheurs),un plateau technique performant pour les recherches, la mise à disposition des innovations médicales et technologiques, des services socio-économiques et sanitaires rapprochés, et surtout, une sensibilisation accrue des populations sur les symptômes et gestes à éviter pour freiner ces pathologies.
En effet, les gouvernements ont pris les engagements devant l’instance mondiale de santé, promettant d’octroyer 15% à la santé dans leur budget annuel de fonctionnement général, mais en réalité, à peine 8% sont effectivement consacrés (en Côte d’Ivoire) et parfois, aucun pourcentage dans certains pays africains.
Les MTN provoquent de graves défigurations et d’autres handicaps à long terme, qui créent des obstacles à l’éducation, à l’emploi, et au développement socio-économique. On peut citer entre autres, l’ulcère de Buruli, la dengue, l’onchocercose, la dracunculose, le ver de Guinée, le trachome, la trypanosomiase, le pian, l’éléphantiasis, etc.
« L’engagement que vous venez de prendre est très important, car cela fera bouger les lignes sur ces pathologies dont la prise en charge est trop silencieuse et très insuffisante au vu des dégâts, souvent à vie, qu’elles entrainent. Par vos productions et articles dans vos différents médias, vous devez tirer la sonnette d’alarme de façon groupée et permanente afin d’attirer davantage l’attention des gouvernants, du secteur privé et de la communauté. Votre rôle est d’informer, d’éduquer, mais aussi d’interpeller sur les travers de la société », a rappelé aux participants, le président du REMAPSEN, Bamba Youssouf.
Selon la directrice du Partenariat et du Développement à SUA, Sofietou Yaye Diop, la recherche médicale est en perpétuelle évolution et il faudrait que les pays africains trouvent des mesures financières incitatives propres à eux-mêmes, une vraie autonomisation, qui maintiendront les experts dans leurs pays, avec un plateau technique adapté, pour la santé de leurs populations.
Les travaux de cet atelier étaient constitués de partages d’expériences, d’études de cas, d’exemples de réussite, d’exercices pratiques en identifiant des histoires captivantes en R&DI… avec à la clé, des plans d’actions médiatiques par journaliste et par média sur les différentes thématiques liées aux MTN, qui seront abordés tout au long de l’année.
La journée mondiale des MTN est célébrée chaque 30 janvier.
L’ONG internationale Speak Up Africa, basée à Dakar, est un groupe d’action politique et de plaidoyer qui se consacre à catalyser le leadership, à favoriser le changement de politique et à accroître la sensibilisation au développement durable en Afrique.
(AIP)
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