Abidjan, 04 fév 2025 (AIP)- Les espaces publics et décisionnels ne sont pas perçus comme sécurisés pour la majorité des femmes et filles dans le district Abidjan, aux dires d’un rapport de l’Organisation des Citoyennes pour la promotion, la défense des droits des enfants, femmes et minorités (CPDEFM) qui révèle qu’environ 43% de femmes ont été victimes de harcèlement sexuel dans lesdits espaces au cours de l’année 2024.
L’Organisation CPDEFM a mené en 2024, avec l’appui financier de la Fondation de l’Innovation pour la démocratie, une étude intitulée : « Violences faites aux femmes dans les espaces publics et sphères décisionnelles : Cas du District d’Abidjan ». Cette enquête quantitative et qualitative, réalisée dans les 13 communes du district, a porté sur un échantillon de 2912 personnes comprenant 1758 femmes et 1154 hommes.
L’enquête a catalogué les différents types et formes de violences présentes dans l’espace public abidjanais au cours des 12 derniers mois. Ainsi, 1483 femmes, soit 60,43%, témoignent avoir subi des coups contre 948 hommes, soit 38,63% et leur fréquence est de 81,94% chez les femmes qui les subissent contre 18,06% chez les hommes.
Le document rapporte que 60,34% des femmes ont été exposées à la divulgation de photo intime sur les Réseaux sociaux contre 39,59% et 42,80% de femmes se sont vues interdire l’accès à un espace public.
Les auteurs de toutes les violences documentées dans les espaces publics abidjanais sont principalement les hommes à 70,43% contre 29,56% de femmes. Les principaux lieux d’agressions sont respectivement les marchés (70%), les rues (56%) et l’école (25%). Les femmes chrétiennes, chez qui l’étude révèle l’existence de violences subies, sont beaucoup plus promptes à exprimer les violences qu’elles subissent comparativement aux femmes des autres religions.
S’agissant de la place de la femme dans la politique et postes à responsabilité dans les administrations, 79,92% des hommes interrogés considèrent que “c’est l’homme qui doit commander”.
Dans le rapport, les hommes soutiennent que les rôles de responsabilités dans les administrations ne sont pas faits pour les femmes et que leur domaine de prédilection reste la cuisine contre 42,86 % de femmes qui estiment que « la femme abuse de son pouvoir quand elle occupe un poste de responsabilité ».
En plus, 66,67% des hommes considèrent que « la politique n’est pas bonne pour les femmes », arguant que c’est un milieu dangereux.
Ledit rapport publié depuis le 31 janvier 2025 est téléchargeable via le lien suivant :http://www.cpdefm.org/medias/files/rapport-sur-les-violences-faites-aux-femmes-dans-les-espaces-publics-et-spheres-decisionnelles-cpdefm-2025.pdf, souligne-t-on.
(AIP)
fmo