Abidjan, 04 fév 2025 (AIP)- Les Elders ou Sages expriment leur vive inquiétude face à l’intensification des combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), marquée par l’avancée rapide des rebelles du M23 et des forces alliées.
Dans un communiqué publié lundi 3 février 2025, l’organisation, composée d’anciens dirigeants mondiaux, met en garde contre le risque de voir ce conflit dégénérer en une guerre régionale aux conséquences dramatiques, appelant à “un dialogue sincère” pour transformer le cessez-le-feu unilatéral proclamé par le M23 en une cessation totale et durable des hostilités. Ils exigent notamment “le retrait immédiat de toutes les troupes rwandaises” du territoire congolais et insistent sur la nécessité de rendre des comptes pour les atrocités commises contre les civils.
“Pendant trop longtemps, la communauté internationale a négligé ce conflit”, déplorent les sages, tout en critiquant le soutien présumé de Kigali au M23. Les Elders appuient également l’appel lancé par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, en faveur d’un retrait de toutes les forces, soulignant que “la responsabilité de la sécurité des civils incombe au gouvernement de la RDC”.
L’organisation exhorte le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame à s’engager de manière constructive dans les processus de médiation régionaux, notamment les négociations de Nairobi et de Luanda, soutenues par la Communauté de l’Afrique de l’Est et l’Union africaine.
Les Elders plaident également pour une implication accrue de la communauté internationale, rappelant le précédent de 2012 où des pressions diplomatiques avaient permis une désescalade après la prise de Goma par le M23.
Face à l’urgence humanitaire, les Elders dénoncent “le lourd tribut humain” du conflit où plus de 25 millions de personnes ont besoin d’aide, neuf millions sont déplacées. Les Elders ont aussi évoqué les cas des violences sexuelles contre les femmes et les jeunes filles qui ont atteint des niveaux “effroyables”, appelant à la protection des humanitaires et des forces de maintien de la paix, et saluent la reprise des enquêtes de la Cour pénale internationale en RDC.
Enfin, l’organisation pointe la responsabilité des entreprises et des consommateurs dans la crise, soulignant que le conflit est alimenté par la lutte pour le contrôle des minerais stratégiques, essentiels aux télécommunications et à la transition énergétique mondiale.
“Les civils de l’est de la RDC ont enduré un coût terrible depuis trois décennies. Il est impératif d’y mettre fin”, concluent les Sages.
(AIP)
kp