Abidjan, 7 fév 2025 (AIP) – La Cour pénale internationale (CPI) a vivement condamné, vendredi 07 février 2025 à La Haye, la décision du président américain Donald Trump d’imposer des sanctions à ses membres, dénonçant une tentative de saper son travail judiciaire.
Dans un décret signé jeudi soir, M. Trump a ordonné des mesures punitives contre les magistrats et fonctionnaires de la CPI engagés dans des enquêtes visant des soldats américains et des dirigeants israéliens. Washington justifie ces sanctions en accusant la Cour d’« abus de pouvoir » et d’« actions illégitimes et infondées » contre les États-Unis et leur allié Israël.
Le président américain reproche notamment à la CPI d’avoir émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes présumés commis lors de l’intervention militaire à Gaza après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
Dans un communiqué, la juridiction internationale a énoncé une tentative d’entrave à sa mission. « La CPI condamne la publication par les États-Unis d’un décret visant à imposer des sanctions à ses fonctionnaires et à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial », a-t-elle affirmé, réitérant son engagement à « rendre justice et redonner espoir aux victimes d’atrocités à travers le monde ».
Ces sanctions comprennent notamment des restrictions de visa et le gel des avoirs aux États-Unis des magistrats impliqués dans ces enquêtes.
Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a salué la décision américaine, qualifiant les actions de la CPI d’« immorales » et estimant qu’elle n’avait « aucune légitimité » à juger des ressortissants israéliens et américains.
Fondée en 2002, la Cour pénale internationale est chargée de juger les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Elle compte 124 États membres, mais ni les États-Unis ni Israël ne font partie du Statut de Rome, le traité fondateur de l’institution.
(AIP)
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