Abidjan, 11 fév 2025 (AIP) – La première édition du Sommet sur les investissements dans les systèmes de santé en Afrique (SISSA) qui s’est ouverte ce mardi 11 février 2025 à Abidjan-Marcory est dédiée à l’investissement dans la santé afin de dynamiser l’industrie du sport en Afrique.
Cette édition qui s’achève mercredi 12 février est placée sous le thème « La santé, catalyseur de l’industrie du sport en Afrique » et réunit des experts, décideurs politiques, investisseurs, professionnels de la santé et représentants des fédérations sportives.
Porté par le cabinet Semen Africa Consulting, dirigé par Dr Laetitia Makita-Ngadi, le SISSA ambitionne de créer un cadre propice à la mobilisation de capitaux privés afin de financer les infrastructures, les technologies médicales et la formation en médecine sportive. L’initiative vise à mettre en lumière les opportunités économiques découlant de l’interaction entre les secteurs du sport et de la santé.
Selon Dr Laetitia Makita-Ngadi, initiatrice du SISSA, le sport en Afrique connaît une croissance remarquable, illustrée par l’émergence de talents de haut niveau et l’organisation croissante d’événements sportifs internationaux. Cependant, elle a souligné que la santé sportive demeure un secteur en développement, marqué par un manque criant d’infrastructures adaptées, d’un nombre insuffisant de professionnels qualifiés et d’un accès peu élargi aux soins pour les athlètes.
Dr Makita-Ngadi a mis en avant le potentiel économique de la médecine sportive, qui pourrait contribuer à la création d’emplois, l’attraction d’investissements et la génération de revenus à travers les services médicaux liés au sport. Elle a noté également que le secteur favorise le développement du tourisme sportif.
Par ailleurs, elle a insisté sur l’importance de la prévention et de la gestion efficace des blessures, combinées à une nutrition adaptée et une préparation physique optimisée, pour améliorer la performance des athlètes et prolonger leur carrière.
« Investir dans la santé sportive est crucial pour appuyer la croissance de l’industrie du sport sur le continent. Cela implique une collaboration étroite entre les gouvernements, le secteur privé et les organisations sportives afin de créer un écosystème propice à la santé et au bien-être des athlètes », a-t-elle déclaré.
De son côté, la directrice de cabinet adjointe du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Coulibaly Soltié a souligné que le SISSA a pour ambition de mobiliser des fonds privés pour soutenir les infrastructures sportives et médicales, la recherche en médecine du sport et la formation des professionnels de santé. Elle a également encouragé les entreprises à s’impliquer davantage dans les initiatives liées à la santé, notamment à travers la responsabilité sociétale.
« Le SISSA représente une opportunité majeure pour le pays. Il ne doit pas se limiter à une action ponctuelle mais plutôt constituer un engagement durable en faveur de la santé des populations en les sensibilisant et en développant des solutions innovantes et ingénieuses pour répondre à leurs besoins », a-t-elle affirmé.

La première journée sera marquée par des discussions autour de plusieurs thématiques clés, notamment : « Analyses et perspectives de la médecine du sport en Afrique », « Santé et sport, moteurs de croissance économique pour l’Afrique », « Cadre réglementaire et dynamique des investissements : Enjeux et perspectives dans les secteurs du sport et de la santé en Afrique », « Éducation, formation, infrastructures : enjeux et défis ».
En Côte d’Ivoire, les investissements liés à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023) illustrent l’intégration progressive de la santé au développement sportif. Le pays a alloué environ 1,7 milliard de FCFA pour des unités mobiles cliniques, renforçant ainsi ses capacités de soins dans les infrastructures sportives.
Cependant, les défis restent nombreux. Sur 49 centres médicaux agréés par la FIFA, seuls sept sont en Afrique, traduisant un retard considérable en médecine sportive. L’absence de financements suffisants freine l’essor de ce secteur pourtant stratégique pour la performance des athlètes et l’économie du sport.
Avec ces échanges, le SISSA entend poser les bases d’une réflexion approfondie sur l’avenir de la médecine sportive en Afrique et les leviers nécessaires à son développement.
(AIP)
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