Abidjan, 13 fév 2025 (AIP)- Le procureur de la République, Braman Koné a assuré, jeudi 13 février 2025, lors d’une conférence de presse organisée à Abidjan Plateau, que Damana Pickass, selon les éléments en sa possession, a donné son consentement pour l’attaque du 2è bataillon projetable d’Abobo, le 20 avril 2021.
M. Koné citant l’un des coaccusés, Jean Claude Egny, a ajouté que le vice-président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) était le principal financier de l’opération et qu’il a même reçu des approvisionnements de la part de certaines personnalités politiques et religieuses, bien qu’il n’ait disposé d’aucun élément pour les citer à la barre.
Revenant sur les faits, le procureur de la République a expliqué que dans la nuit du 20 au 21 avril 2021, le 2e Bataillon de projectiles d’Abobo a été attaqué par plusieurs assaillants armés de fusils de type Kalachnikov. Les sentinelles aidés de leurs collègues venus en renfort, ont organisé la riposte et ont réussi à mettre en déroute les assaillants
Trois d’entre eux, de nationalité libérienne ont été blessés au cou et un autre du nom de Nyepa Mari Valentin, un Ivoirien, est décédé des suites de ses blessures à l’hôpital militaire d’Abidjan.
Plusieurs armes et objets ont également été découverts sur les lieux du crime, dont un fusil de type Kalachnikov, deux chargeurs chargés de 28 munitions, un passeport libérien, une carte nationale d’identité libérienne, un permis de conduire libérien, la somme de 106 000 F CFA, un ensemble de documents mentionnant un contrat de combat de trois ans en Côte d’Ivoire, d’un montant de 500 000 dollars américains, et enfin trois machettes neuves.
Les investigations menées à la suite de cette attaque ont abouti à l’interpellation de 33 personnes. A la fin de l’enquête préliminaire et d’instruction au premier et second degré, les nommés Egny Jean Claude, Madou Zadi Guillaume, Tahi Tapé Carlos, Lagui Ikpo et Damana Pickass ont été renvoyés devant le tribunal criminel pour des faits d’atteinte à la défense nationale, complot contre l’autorité de l’Etat, participation à une activité mercenaire, association de malfaiteurs et détention d’armes et munitions de guerre de la première catégorie.
Il ressort de l’économie du dossier et des débats qui ont eu lieu qu’après l’échec de la désobéissance civile, ces personnes avec la complicité de certains hommes politiques, des civils et des militaires repartis sur l’étendu du territoire national, ont décidé de poursuivre leur projet de déstabilisation en recrutant contre rémunération des mercenaires libériens dont la mission était d’attaquer simultanément, les camps militaires d’Abidjan et ceux de l’intérieur notamment, Gagnoa, Daloa, San-Pédro, Abengourou, Yamoussoukro et Dabou, a-t-il détaillé.
Selon lui, les « éléments du dossier sont probant », soulignant que Damana Pickass et Koua Justin sont poursuivis pour « les faits graves » qui leur sont reprochés et non pour leur qualité d’hommes politiques.
Pour les partis de l’opposition notamment, le PPA-CI, il s’agit ni plus ni moins de procès politiques, visant à affaiblir le parti et à écarter les proches collaborateurs de l’ex-président Laurent Gbagbo, candidat à l’élection présidentielle d’octobre.
Au cours de l’audience qui a eu lieu mercredi 05 février 2025, le procureur de la République, Braman Koné avait requis une peine de 20 ans de prison ferme plus une amende de 10 millions de F CFA contre Damana Pickass, et 20 ans contre Koua Justin pour trouble à l’ordre public.
Le président du Tribunal de première instance d’Abidjan prononçant le verdict, mercredi 12 février 2025, a accordé 10 ans de prison à Damana Pickass plus 10 ans de privation de ses droits civils et cinq ans d’interdiction de circuler sur le territoire nationale, hormis son lieu de naissance.
Koua Justin, quant à lui, a écopé également de 10 ans de prison pour trouble à l’ordre public et autant d’années de privation de ses droits civils ainsi que cinq ans d’interdiction de circuler sur le territoire national, sauf son lieu de service, Korhogo, et à Abidjan, son lieu de naissance.
(AIP)
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