Abidjan, 18 fév 2025 (AIP) – La perception exagérée du risque d’investissement en Afrique constitue un frein majeur à son développement économique, a dénoncé le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï.
Selon une analyse de Moody’s Analytics commandée par la BAD, le taux de perte en Afrique sur les investissements et infrastructures est de 1,7 %, contre 13 % en Amérique latine et 10 % en Europe de l’Est. « Le risque en Afrique n’est pas différent de celui des autres régions du monde », a affirmé M. Adesina, critiquant la surcote appliquée aux investissements sur le continent.

Des acteurs économiques majeurs, comme Tony Elumelu, président de la Fondation Tony Elumelu, ont souligné la rentabilité des investissements en Afrique. « Nulle part ailleurs nous n’obtenons le type de retour sur investissement que nous réalisons en Afrique », a-t-il déclaré, appelant les investisseurs à saisir les opportunités plutôt qu’à se focaliser sur des risques exagérés.
Face à ces défis de perception, la BAD a annoncé la création d’une Agence de garantie des investissements en Afrique, qui couvrira les risques climatiques, politiques, monétaires et boursiers. Cette initiative vise à rassurer les investisseurs internationaux et à stimuler les financements étrangers vers le continent.
D’après un communiqué transmis à l’AIP, lundi 17 février 2025, le sommet a aussi été l’occasion de mettre en avant le potentiel économique du continent, riche en ressources stratégiques et disposant d’une population jeune et dynamique. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), avec un marché estimé à 3 400 milliards de dollars, constitue une opportunité majeure pour accélérer l’industrialisation et favoriser le commerce intra-africain.
Pour M. Adesina, la voie vers la prospérité passe par la transformation industrielle des matières premières africaines. « L’exportation de matières premières brutes est un vecteur de pauvreté. Ce qui fera la richesse de l’Afrique, c’est l’exportation de produits manufacturés à haute valeur ajoutée », a-t-il affirmé.
(AIP)
cmas