Abidjan, 19 fév 2025 (AIP) – L’intégration africaine ne saurait se limiter au développement des infrastructures physiques, elle nécessite également une modernisation institutionnelle et technologique, estime Amadou Hott, candidat officiel du Sénégal pour la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Dans un communiqué publié le mardi 19 février 2025, l’ancien ministre de l’Économie et du Plan du Sénégal souligne que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), avec ses 1,4 milliard de consommateurs et un PIB combiné de 3 400 milliards de dollars, offre une opportunité unique d’accélérer le commerce intra-africain. Toutefois, pour qu’elle tienne ses promesses, l’Afrique doit surmonter les déficits infrastructurels et surtout, moderniser ses processus administratifs et financiers.
L’Afrique doit mobiliser ses propres capitaux en s’appuyant sur les fonds souverains, fonds de pension et institutions financières locales, selon Amadou Hott. Il met en avant des initiatives telles que l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique (AGIA), qui ambitionne de mobiliser 10 milliards de dollars pour des projets d’infrastructures durables.
Outre les infrastructures physiques, l’innovation technologique joue un rôle clé dans l’accélération des échanges commerciaux. Le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), qui permet des paiements transfrontaliers en monnaie locale, pourrait économiser 5 milliards de dollars par an. De même, l’usage de la blockchain dans les chaînes d’approvisionnement a déjà permis une réduction de 20 % des coûts commerciaux en Afrique de l’Est.
M. Hott appelle à finaliser le protocole sur le commerce numérique dans le cadre de la ZLECAf. Il insiste sur la nécessité pour l’Afrique de devenir une puissance industrielle et agricole en valorisant la transformation locale de ses matières premières et en intégrant les services financiers, logistiques et numériques au commerce intra-africain.
Face à une population jeune qui devrait doubler d’ici 2050, il estime que le moment est venu pour l’Afrique de passer du potentiel à l’action et de s’imposer comme une puissance économique mondiale.
(AIP)
cmas