Abidjan, 20 fev 2025 (AIP) – Suite à l’onde de choc provoquée ces derniers jours par la découverte de fosses communes renfermant des cadavres de migrants en Libye, la cheffe des affaires politiques de l’ONU, Rosemary DiCarlo, s’est dite préoccupée, mercredi 19 février 2025, par les traitements « cruels et inhumains » dont font l’objet les réfugiés soudanais dans ce pays du Nord de l’Afrique, dont l’unité est fragilisée par la persistance de divisions politiques profondes.
Les migrants et demandeurs d’asile, y compris les enfants, sont victimes de « torture et de traitements cruels et inhumains » à travers toute la Libye, a déploré Rosemary DiCarlo, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation dans le pays.
Selon la haute responsable, la découverte récente de deux fosses communes, à la suite de raids sur des sites de traite des êtres humains, met en évidence les graves dangers auxquels sont confrontés les migrants en Libye.
Le 7 février, une fosse commune a ainsi été découverte dans une ferme à Jikharra, dans le nord-est du pays. Le jour suivant, une seconde fosse commune a été découverte à Al-Kufra, dans le Sud-Est libyen. Mme DiCarlo a précisé que 93 corps avaient été exhumés à ce jour sur les deux sites.
« Cela rappelle une fois de plus la nécessité urgente de protéger les migrants et de lutter contre la traite des êtres humains », a déclaré la cheffe des affaires politiques, qui a appelé à mener une enquête de fond indépendante pour traduire les responsables en justice.
Elle a en outre rappelé qu’en décembre, une mission conjointe de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et de l’équipe de pays des Nations Unies à Al-Kufra avait collaboré avec les autorités locales, les partenaires de l’ONU et les communautés d’accueil pour renforcer l’aide aux réfugiés soudanais qui trouvent refuge en Libye.
Mme DiCarlo a rappelé que le volet libyen du plan régional d’aide aux réfugiés soudanais a prévu un budget de plus de 106 millions de dollars pour venir en aide à 446.000 personnes en 2025, soit le double de l’aide demandée en 2024.
Sur le plan sécuritaire, la cheffe des affaires politiques a déclaré que les activités « d’acteurs armés non étatiques et quasi-étatiques » continuaient de menacer la stabilité « fragile » de la Libye.
Dans ce contexte, Mme DiCarlo a appelé les parties belligérantes à mettre en œuvre l’intégralité de l’accord de cessez-le-feu conclu en 2020.
(AIP)
cmas