Dimbokro, 21 fév 2025 (AIP) – La forêt sacrée d’Abigui est menacée dans son existence par l’agriculture, un lotissement et le sciage à façon, a constaté l’AIP au cours d’une visite dans ce village chef-lieu de la sous-préfecture éponyme situé à une dizaine de kilomètres de Dimbokro (Centre-Est, région u N’Zi).
Lotie et défrichée en partie pour en faire un champ de banane par une famille se réclamant propriétaire terrien qui a également entrepris d’y faire du sciage à façon, cette forêt sacrée risque d’être détruite.
« La forêt sacrée est en train d’être détruite par Boni Kouadio », a déclaré le chef de village, Nanan Yao Djè Nestor, affirmant avoir mené plusieurs initiatives pour empêcher cette destruction. Mais, rien ne semble arrêter la partie adverse.
D’une superficie d’un peu plus de trois hectares, la forêt sacrée d’Abigui est divisée en deux sites traversés de part d’autre par la voie principale. Ce sont l’’’Ahouebla’’ qui n’existe plus que de nom car ayant cédé la place, depuis 2016, à un champ de banane.
L’autre site le ‘’Djézoubo’’ qui, après avoir été loti en 2022, fait l’objet de sciage à façon initié récemment par Boni Kouadio et les siens dont deux membres de la famille ont été mis aux arrêts lundi 17 février 2025 par la gendarmerie et relaxés après 48 heures de garde à vue à Dimbokro.
« C’est notre forêt. Je l’ai reçue en héritage de mes aïeuls et je ne la reconnais pas comme une forêt sacrée », s’est défendu Boni Kouadio qui entend, malgré tout, exploiter le site à sa guise.
Pour le président des jeunes, la complexité de la situation aggravée par le mysticisme auquel ont recours les différentes parties en confrontation requiert l’intervention des autorités administratives et politiques. « On demande l’aide de tous pour résoudre ce problème parce que vraiment, ça ne va pas », a-t-il plaidé.
Selon l’article 8 du décret 2020 – 424 du 29 avril 2020 définissant les modalités de protection des forêts sacrées, ‘’les activités de déboisement ou de défrichement ou toutes autres activités tendant à la dégradation des forêts sacrées sont interdites’’.
(AIP)
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