Abidjan, 21 fév 2025 (AIP) – La cybercriminalité en Côte d’Ivoire connaît une hausse inquiétante, avec 8 132 dossiers recensés en 2023 contre 6 579 en 2022 et 5 032 en 2021, soit un total de 19 743 affaires en trois ans, a révélé le commissaire Parfait Manzan, expert à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI).
Le commissaire Manzan s’est exprimé jeudi 20 février 2025, à l’occasion d’une conférence qu’il animait dans le cadre de la 4ᵉ tribune mensuelle du Centre d’études et de recherche en communication (CERCOM) de l’université Félix Houphouët-Boigny, situé au sein de l’Unité de formation et de recherche en information, communication et arts (UFRICA), à Abidjan-Cocody.
Selon lui, cette progression constante de plus de 1 000 cas par an s’accompagne de pertes financières considérables, estimées à plus de 21 milliards de FCFA entre 2021 et 2023.
Les cybercriminels utilisent diverses techniques, dont la sextorsion, l’usurpation d’identité, l’escroquerie en ligne, la fraude sur les transactions électroniques et l’accès illégal aux systèmes d’information.
Face à cette menace, le commissaire Parfait Manzan a exhorté les citoyens à faire preuve de prudence dans leur utilisation d’internet.
« La cybercriminalité menace non seulement les entreprises, mais aussi les gouvernants. Parmi les victimes, on retrouve, au-delà des citoyens ordinaires, des hauts cadres de l’administration. La sensibilisation doit se poursuivre, comme lors de cette rencontre. Nous invitons tous à être vigilants dans leurs interactions sur internet », a-t-il insisté.
L’ANSSI multiplie les initiatives pour renforcer la cybersécurité nationale, notamment à travers des campagnes de sensibilisation et des actions de prévention visant à protéger les utilisateurs contre ces pratiques frauduleuses.
Le directeur du CERCOM, Professeur Toa Evariste a souligné que cette tribune mensuelle offre une plateforme d’échange aux chercheurs, étudiants et professionnels de la communication. « Cette tribune permet de présenter des travaux et des avancées dans le domaine de la communication sous toutes ses formes », a-t-il déclaré.
Le Professeur Kamaté André, Directeur de l’UFRICA, a réaffirmé le soutien de son institution à cette initiative, estimant qu’elle « permet de mieux comprendre des sujets importants comme la cybercriminalité ».
(AIP)
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