Tiébissou, 22 fév. 2025 (AIP) – L’enseignant-chercheur en histoire, le professeur Tiaco Carnot, également président du comité scientifique de la première édition du Festival Intercommunautaire des Arts et Cultures de Tiébissou (FIACT), initié par la mairie, a préconisé, le Sankofa ou la sagesse akan dans les programmes d’enseignement en Côte d’Ivoire, au foyer Haccandy Acka de Tiébissou (Centre, région du Bélier).
Il a défini ce concept comme étant l’idée, dans le cadre de l’éducation, de s’inspirer du passé de nos ancêtres ou de l’histoire pour se construire un avenir et un présent harmonieux, une manière de concilier tradition et modernité.
Il a donné cet enseignement, samedi 15 février 2025, lors du lancement de la première édition du FIACT, dont l’objectif est de redynamiser et réhabiliter les valeurs culturelles des communautés vivant à Tiébissou, ainsi que de redonner vie aux us et coutumes tendant à être oubliés au profit de ce que le colon nous a imposé.
Définissant le terme, le professeur Tiaco a précisé que le mot « Sankofa », de la langue Twi, une langue akan du Ghana, signifie « san » (retourner), « ko » (aller), « fa » (ramener). Ce symbole représente un oiseau mythique qui vole vers l’avant, tout en ayant la tête tournée vers l’arrière. Cela reflète la croyance akan selon laquelle le passé sert de guide pour préparer le futur, ou encore la sagesse permettant de tirer les leçons du passé pour construire un avenir et un présent radieux et harmonieux.
Il a donné l’exemple du jeu Awalé, ce jeu traditionnel que tout le monde connaît. « L’Awalé est une base fondamentale des mathématiques, à tel point qu’aujourd’hui, on s’en sert pour enseigner cette discipline en France. Nous avons nos langues, nos jeux, nos pratiques. J’invite les enseignants à s’approcher des historiens, des anthropologues et des linguistes afin d’essayer de comprendre le fondement de notre culture. Et quand ils sauront traduire exactement ce qu’il faut, nos enfants seront les meilleurs », a expliqué le professeur d’histoire Tiaco.
Il a également indiqué que « le poids à peser l’or » et le tableau des idéogrammes akan, les adinkra, sont des symboles qui ont été créés à l’origine par les Akan. Ces symboles sont largement utilisés sur des tissus, en poterie, sur des tee-shirts, dans des bijoux, ou encore dans des logos. Ils ont une fonction décorative, mais aussi une fonction de communication dans tous les aspects de la vie, tant dans la messagerie privée que publique.
Le klimpli ou tam-tam parleur des Akan, ainsi que le Goli, font également partie du Sankofa. La première édition du FIACT aura lieu les 16, 17 et 18 avril 2025, avec pour thème retenu le Toukpè, alliances interethniques, un concept issu du Sankofa.
(AIP)
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