Abidjan, 25 fév 2025 (AIP) – Alors que la situation sécuritaire demeure préoccupante à Goma et qu’un « calme précaire » est observé à Bukavu, des agences humanitaires des Nations Unies ont exprimé, lundi 24 février 2025, leur inquiétude face à l’aggravation de l’épidémie de choléra dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), le groupe sectoriel Santé alerte sur une forte recrudescence des cas de choléra dans et autour de Goma. Entre le 3 et le 15 février, au moins 420 cas et un décès ont été recensés, représentant plus d’un tiers des 1.280 cas signalés dans la province du Nord-Kivu depuis le début de l’année.
Des cas suspects ont également été détectés au sein du camp de la Mission de paix des Nations Unies (MONUSCO) à Goma, où de nombreux membres désarmés des Forces armées de RDC (FARDC) se sont réfugiés. L’OCHA rapporte un décès dû au choléra ainsi que 24 cas suspects en cours de traitement. Des tests de dépistage rapide ont confirmé trois cas, tandis que des analyses approfondies se poursuivent.
Face à cette crise, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déployé des mesures de riposte, incluant l’isolement et le traitement des personnes affectées, ainsi que la distribution de kits d’eau, d’hygiène et d’assainissement.

Pendant que le Nord-Kivu lutte contre le choléra, le Sud-Kivu fait face à une recrudescence des cas de rougeole et de mpox (variole simienne). Depuis la montée des tensions dans l’Est de la RDC, l’OCHA signale 224 cas de rougeole et sept décès au sein de la population déplacée. La zone de santé de Kalole est particulièrement touchée, avec 101 cas et quatre décès enregistrés en une semaine.
Par ailleurs, l’OMS rapporte 590 cas suspects de mpox, dont un décès, pour la première semaine de février, avec un taux de positivité de 42 % sur les 315 échantillons testés. Trois centres de traitement de la maladie ont été détruits à Kalehe, Minova et Miti Murhesa à la suite de bombardements.
Depuis début 2024, la RDC reste l’un des pays les plus touchés par le mpox, avec plus de 79.000 cas suspects et plus de 1.500 décès enregistrés à travers ses 26 provinces.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a mis en garde contre une « catastrophe imminente » en raison de l’offensive du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, dans l’Est de la RDC. « Le risque d’une crise régionale est réel », a-t-il alerté, appelant à un cessez-le-feu immédiat.
Dans ce contexte tendu, l’OCHA relève une recrudescence d’actes criminels, notamment des braquages et des assassinats ciblés à Goma, tandis qu’au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est plus stable, bien que certaines poches d’insécurité persistent, notamment à Uvira où les affrontements récents ont entravé l’accès humanitaire.
(AIP)
cmas