Abidjan, 25 fév 2025 (AIP) – Le nombre d’exécutions à travers le monde a atteint en 2023 son plus haut niveau depuis près d’une décennie, a déclaré mardi 25 février 2025, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, lors d’un panel au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève.
Selon l’ONU, 1.153 personnes ont été exécutées dans 16 pays en 2023, marquant une hausse de plus de 30 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre, le plus élevé depuis 2015, n’inclut pas la Chine, faute de statistiques transparentes sur la peine de mort dans ce pays.
Les exécutions ont été principalement recensées en Iran, en Arabie saoudite, en Somalie et aux États-Unis. Plus de 40 % d’entre elles étaient liées à des infractions relatives aux drogues, un niveau jamais atteint depuis 2016. L’Iran concentre la quasi-totalité de ces exécutions.
Volker Türk a rappelé que les infractions liées à la drogue ne répondent pas aux critères des “crimes les plus graves” définis par le droit international, qui concernent exclusivement les homicides intentionnels. Il a également dénoncé le caractère discriminatoire de la peine de mort, touchant de manière disproportionnée les minorités raciales, ethniques et religieuses, ainsi que la communauté LGBTIQ+.
Malgré cette augmentation alarmante, la tendance mondiale à l’abolition de la peine capitale se poursuit. À ce jour, 113 pays l’ont totalement abolie. En Afrique, le Zimbabwe a rejoint les 26 autres nations du continent ayant supprimé cette pratique. D’autres pays, notamment la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Zambie, la Malaisie et le Pakistan, ont entrepris des mesures en ce sens.
Lors du dernier vote de l’Assemblée générale de l’ONU en décembre 2024, un nombre record de 129 États ont soutenu une résolution appelant à un moratoire mondial sur la peine de mort.
“La peine de mort ne sert guère les victimes et n’a pas d’effet dissuasif sur la criminalité. Elle est incompatible avec la dignité humaine et le droit à la vie”, a affirmé Volker Türk, exhortant les pays qui n’ont pas encore aboli la peine capitale à la réserver strictement aux crimes les plus graves et à garantir des procédures judiciaires justes pour éviter toute erreur judiciaire irréversible.
(AIP)
cmas