Abidjan, 27 fév 2025 – L’artiste peintre Flora Goli va dévoiler, à partir du 7 mars à la Maison N’Zassa dans la commune de Treichville à Abidjan, sa nouvelle exposition intitulée “N’Vlé”, qui signifie “Identité” en langue Baoulé, un événement lancé par un vernissage prévu à 18h30.
L’annonce de cette troisième exposition individuelle, accessible jusqu’au 21 mars, a été faite mercredi 26 février 2025, lors d’une conférence de presse à la Maison N’Zassa, consacrée à l’éloge de la richesse et de la diversité culturelles africaines.
A travers une vingtaine de toiles, l’artiste célèbre la femme africaine et interroge les notions de transmission et d’héritage culturel. Son travail s’inscrit dans la continuité de sa démarche artistique, puisant son inspiration dans la richesse des traditions africaines. Son approche picturale, mêlant collage de pagnes traditionnels, acrylique et aplats colorés, traduit une volonté de réappropriation identitaire face aux défis de la modernité.
“La modernisation est en train de nous prendre ce que nous avons de plus cher, c’est-à-dire notre tradition, notre culture. N’Vlé est une invitation surtout à la femme africaine à revenir à ses valeurs. Parce que la valeur, c’est sacré”, a affirmé l’artiste.

Figure centrale de son œuvre, Flora Goli met en lumière la femme dans son rôle de mère, de nourricière, d’éducatrice et de gardienne des traditions. “La femme africaine est la gardienne de nos différentes valeurs. Étant maman, étant éducatrice, c’est à elle qu’incombe la transmission des valeurs aux générations futures. N’Vlé invite toutes ces femmes à revenir à nos valeurs, car une femme africaine qui défend ses valeurs est une femme de valeur, parce que la valeur est femme”, a-t-elle insisté.
Cette démarche de célébration de la femme dans son rôle de passeuse de traditions a été saluée par l’artiste peintre et sculpteur Mamadou Ballo, commissaire de l’exposition. “Ce travail est une ode à l’identité et un outil de sensibilisation. L’art a cette capacité de nous interroger et de nous rapprocher de notre essence.”
L’événement sera également marqué par une vente aux enchères, dont une partie des bénéfices sera reversée à une œuvre caritative. Une manière pour l’artiste de prolonger son engagement en faveur des communautés.
Au-delà de ses expositions, Flora Goli consacre une partie de son temps à l’initiation des plus jeunes à la peinture, organisant régulièrement des ateliers pour enfants. Elle ambitionne également d’étendre le projet “L’art dans la rue”, aux côtés de son mentor Mamadou Ballo, pour faire des rues de Treichville une galerie à ciel ouvert.
Représentant le maire de Treichville à cette conférence de presse, Sébastien Kolliabo a tenu à souligner l’importance de telles initiatives pour la vie culturelle de la commune. “Treichville a toujours été un carrefour des arts. La mairie s’engage à soutenir ces démarches qui permettent de faire vivre notre patrimoine et d’élargir l’accès à la culture.”
Après “Femmes Africaines, gardiennes des valeurs” (2019) et “Blamou amemoo” (Merci à vous, femmes !) (2021), cette nouvelle exposition vient confirmer le regard affûté de Flora Goli sur la société et sa volonté de redonner à l’art son rôle d’ancrage identitaire.
Le vernissage du 7 mars, en écho à la Journée internationale des droits des femmes, s’inscrit dans la célébration de cette journée à travers l’art et la culture.
(AIP)
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