Abidjan, 27 fév 2025 (AIP) – Face à une sécheresse persistante qui frappe le Maroc pour la septième année consécutive, le roi Mohammed VI a appelé ses concitoyens à s’abstenir du sacrifice du mouton pour l’Aïd el-Adha, prévu début juin.
Cette annonce a été faite à travers un message royal lu par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, mercredi 26 février 2025, lors du journal télévisé du soir sur la chaîne publique Al Aoula.
Le souverain chérifien a justifié cette décision par une baisse significative du cheptel, estimée à 38 % en un an, en raison d’un déficit pluviométrique de 53 % par rapport à la moyenne des trois dernières décennies. Cette situation a entraîné une hausse des prix du bétail et de la viande, rendant le sacrifice inaccessible pour de nombreuses familles, notamment les foyers à revenu modeste.

Dans son message, le roi qui a le statut de « commandeur des croyants » musulmans dans son pays, a rappelé que l’Aïd el-Adha est une sounna, c’est-à-dire une tradition recommandée mais non obligatoire en Islam, et que son accomplissement ne doit pas causer de préjudice aux fidèles. Il a ainsi insisté sur l’importance de la solidarité en cette période difficile et invité les Marocains à célébrer la fête par la prière, l’aumône et le renforcement des liens familiaux.
« Partant de la responsabilité qui Nous incombe, en tant qu’Amir Al-Mouminine, fidèle protecteur des cultes de la religion selon ce que dictent la nécessité et l’intérêt légal et conformément à l’obligation qui est la Nôtre de lever la gêne et le préjudice et de favoriser la mise en place de la facilitation tout en se conformant à la teneur du verset coranique : “Et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion”, Nous invitons Notre cher peuple à s’abstenir d’accomplir le rite du sacrifice de l’Aïd de cette année », a lu le ministre Ahmed Toufiq, au nom du roi.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle mesure est prise au Maroc. En 1996, le roi Hassan II, père de Mohammed VI, avait également appelé à renoncer au sacrifice du mouton en raison de conditions similaires.
Cet appel royal s’inscrit dans un contexte marqué par une flambée des prix de la viande rouge, vendue entre 11 et 12 euros le kilo à Casablanca, un coût exorbitant pour de nombreuses familles alors que le salaire minimum avoisine les 290 euros par mois.
La décision du roi Mohammed VI vise ainsi à soulager la pression économique sur les ménages marocains tout en appelant à une gestion responsable des ressources face aux défis climatiques persistants.
(AIP)
cmas