Abidjan, 1er mars 2025 (AIP) – La Commission des Nations Unies sur les droits de l’homme au Soudan du Sud a dénoncé, vendredi 28 février 2025, des violations généralisées des droits fondamentaux, impliquant souvent des hauts responsables du pays.
Dans un rapport présenté au Conseil des droits de l’homme, la Commission met en lumière des exécutions extrajudiciaires, le recrutement forcé d’enfants et des violences sexuelles systématiques, révélant que ces abus persistent malgré les engagements répétés du pays en faveur de la paix.
« Il est inadmissible que, tant d’années après l’indépendance du pays, les dirigeants politiques poursuivent leurs violentes contestations et laissent tomber le peuple sud-soudanais », a déclaré Yasmin Sooka, présidente de la Commission.
Le rapport souligne la situation alarmante dans la région de Tambura, où des forces armées et des milices ont commis des violences ethniques extrêmes en 2024, ravivant des tensions déjà observées en 2021. Il alerte également sur l’adoption d’une loi controversée dans l’État de Warrap, qui autorise les exécutions extrajudiciaires en cas de suspicion de vol de bétail ou de violences communautaires.
Le gouvernement sud-soudanais a prolongé de deux ans la période transitoire, invoquant des contraintes financières. Or, le rapport révèle que le pays a généré 3,5 milliards de dollars de revenus entre septembre 2022 et août 2024, tandis que les services publics essentiels – éducation, santé, justice – restent sous-financés.
« La corruption prive les citoyens de leurs droits fondamentaux. Tant que ce pillage systémique se poursuivra, aucun accord de paix ne pourra apporter de véritables changements », a alerté Carlos Castresana Fernández, membre de la Commission.
La Commission des droits de l’homme au Soudan du Sud, établie par l’ONU en 2016, est un organe indépendant renouvelé chaque année pour surveiller la situation dans le pays.
(AIP)
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