Abengourou, 03 mars 2025 (AIP)- L’écrivain Philas Abam a dédicacé ses ouvrages « Secret du Palais » et « Yamakro, chronique d’amour impossible » samedi 1ᵉʳ mars 2025, lors d’une double cérémonie de dédicace et d’hommage organisée en son honneur dans son village natal de Koitienkro, situé dans le département d’Abengourou.
À travers ces deux ouvrages, parus en 2004 aux Nouvelles Éditions Balafons d’Abidjan, l’auteur explore des thématiques profondes où se mêlent intrigue, pouvoir, culture, sentiments impossibles, faits de société et tradition.
« Secret du Palais » est un récit imagé qui selon l’auteur viole de bonne foi les méandres des pouvoirs royaux d’une époque où la mémoire était le seul repère de confiance. Ce roman historique de 280 pages est structuré en 11 chapitres.
Pour l’auteur, le terme « palais » revêt plusieurs significations : le palais royal, symbole du pouvoir traditionnel, le palais présidentiel, représentant l’autorité étatique ; le palais architectural de prestige, incarné par les grandes résidences ou châteaux et enfin, le palais anatomique, situé dans le creux de la bouche, à l’intérieur de la mâchoire supérieure. Selon lui, ces différents palais exercent une influence dominante sur leur environnement.

En plus de ces palais bien connus, Philas Abama, (signifiant véranda en langue Agni), introduit un autre concept, « le palais aux six et mille ouvertures ».
Ce dernier symbolise les différentes ouvertures du corps humain, notamment les yeux, les oreilles, le nez, la bouche, les organes génitaux, l’anus et les pores de la peau.
« Le palais aux six et mille ouvertures, c’est l’homme qui domine l’univers à travers ses actes, qu’ils soient louables, indélicats ou répréhensibles », a expliqué l’écrivain.
Il a également souligné que « Secret du Palais » retrace l’exode du peuple Akatro, un peuple ayant traversé toutes les saveurs de l’existence, à savoir, le sucré, le salé, l’amer et l’acide.
« Il a connu ces quatre saveurs à la limite du supportable, du suicide, voire de la disparition totale et définitive de ce peuple, mais à chaque fois, ce peuple Akatro a su puiser en lui, utilisant le sixième sens pour rebondir et se redonner espoir et la vie », a-t-il expliqué.
« Yamakro ou Chronique d’un amour impossible » est un roman de 182 pages, structuré en 18 chapitres. Au-delà du récit d’un amour contrarié, l’auteur passe en revue un pan des maux qui minent la société. Il y aborde des thématiques telles que la corruption, le racket, l’insécurité, l’ingratitude, la trahison et les conflits de foyer.
L’œuvre souligne également le travail des enfants, contraints de dire adieu à leur enfance pour affronter précocement les dures réalités de la vie. Elle aborde aussi le thème de l’immigration clandestine, notamment aux pages 54 et 55, où des “désespérés“, s’érigent en « fendeurs des mers », se lancent dans des traversées périlleuses qui se transforment en un « incommensurable charnier ».
L’auteur, à travers ces récits, nourrit l’espoir que chacun puisse retrouver à la fois sa voix, sa voie et une nouvelle jeunesse.
Pour transmettre son message, l’auteur a adopté un style libre et singulier. « Je ne me suis conformé à aucun style. J’écris ma liberté. Je me plais dans mon style “Titipingofin”, c’est-à-dire à y penser loin sur terre », a expliqué l’ex-enseignant. Concernant les personnages et les sites, l’auteur du slogan « seul, je ne suis rien », immortalise ses ancêtres, ses parents, ses amis et connaissances qui ont marqué son existence.

La cérémonie de dédicace et d’hommage « au digne fils » du canton d’Amélékia, Philas Abama, a été placée sous le parrainage de M. Boa Koa Émile, président de la jeunesse solidaire de Koitienkro, et présidée par le chef du canton de Niablé, Nanan Kouao le Patient III.
L’événement littéraire a rassemblé parents, amis, admirateurs et personnalités locales, ainsi que d’anciens élèves venus témoigner leur reconnaissance et honorer leur maître.
Philas Abama, de son vrai nom Kabran Mian Kouadio Philas, est originaire de la région de l’Indénié-Djuablin, en Côte d’Ivoire. Il a écrit « Titipingofin ou la dernière solution » (Abidjan, CEVAO, 2005) ainsi que « Crise à Soudjekro », une œuvre théâtrale réalisée dans le cadre de Vacances culture en 2007 à Bondoukou. Enseignant de premier degré, il a consacré sa carrière à l’éducation et à la transmission du savoir avant de faire valoir ses droits à la retraite le 31 décembre 2024.
(AIP)
nam/zaar