Abidjan, 03 mars 2025 (AIP)- La crise sécuritaire en Haïti prend une tournure alarmante avec l’augmentation du recrutement d’enfants par les groupes armés, a averti le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Selon un communiqué de l’agence onusienne paru vendredi 28 février 2025, près de la moitié des membres de ces gangs seraient désormais des mineurs, certains âgés d’à peine huit ans.
La représentante de l’UNICEF en Haïti, Geetanjali Narayan a précisé que le phénomène s’est aggravé de 70 % en un an. « Un enfant qui n’est pas scolarisé est un enfant en danger », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Genève.
Les gangs ne se contentent plus de contrôler des quartiers entiers, ils détruisent également des écoles. En janvier, 47 établissements ont été saccagés à Port-au-Prince, portant à 284, le nombre d’écoles détruites en 2024. Ces attaques privent des centaines de milliers d’enfants d’accès à l’éducation, augmentant leur vulnérabilité face aux recruteurs.
Les plus jeunes sont utilisés comme messagers ou informateurs, tandis que les filles se retrouvent cantonnées aux tâches domestiques. En grandissant, ces enfants deviennent acteurs de la violence. « À cet âge, leur cerveau est encore en formation. Être plongé dans un univers de brutalité laisse des séquelles irréversibles », a souligné Mme Narayan.
Face à cette situation, l’UNICEF tente d’intensifier ses efforts pour la démobilisation et la réinsertion des enfants soldats. Un programme lancé en 2024 a permis de réintégrer plus de 100 mineurs. Toutefois, le manque de financements entrave ces initiatives, alors que l’agence a besoin de 38 millions de dollars pour poursuivre ses actions.
(AIP)
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