Abidjan, 04 mars 2025 (AIP) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a exhorté lundi 3 mars 2025, la communauté internationale à garantir un soutien financier durable aux réfugiés rohingyas au Bangladesh, où plus de 1,2 million de personnes vivent dans des conditions précaires depuis 2017.
Lors de sa visite de quatre jours dans le pays, M. Grandi s’est rendu à Cox’s Bazar, où il a rencontré des réfugiés ayant récemment fui les violences au Myanmar, en proie à un conflit intense. Il a rappelé que ces populations dépendent presque entièrement de l’aide humanitaire et restent vulnérables aux catastrophes naturelles.
« Si l’aide internationale diminue, l’énorme travail accompli par le gouvernement du Bangladesh, les agences d’aide et les réfugiés eux-mêmes sera gravement affecté, exposant des milliers de personnes à la faim, à la maladie et à l’insécurité », a averti M. Grandi.
Si les Rohingyas aspirent à rentrer chez eux, M. Grandi a insisté sur la nécessité de garantir un retour digne, volontaire et sûr au Myanmar. Il a appelé à des efforts accrus pour assurer des conditions favorables à leur rapatriement et à la coexistence pacifique des communautés locales.
Lors de son entretien avec le chef du gouvernement de transition, Dr Muhammad Yunus, il a salué la générosité du Bangladesh, qui accueille ces réfugiés depuis près de huit ans.
Sa visite coïncide avec la préparation du Plan de réponse conjoint 2025, qui détaillera les besoins humanitaires des réfugiés et des communautés d’accueil.
Selon l’ONU, 2024 a été l’année la plus meurtrière pour les civils au Myanmar depuis le coup d’État militaire de 2021.
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé l’intensification des attaques de l’armée contre la population civile, évoquant des frappes aériennes de représailles, des bombardements, des arrestations arbitraires et l’enrôlement forcé de jeunes gens.
« La communauté internationale doit réduire de manière décisive les livraisons d’armes et les financements qui permettent cette répression brutale », a plaidé M. Türk devant le Conseil des droits de l’homme.
Alors que la situation des Rohingyas reste critique, l’ONU insiste sur la nécessité de maintenir l’aide humanitaire et d’œuvrer à une solution politique durable pour mettre fin à la crise.
(AIP)
cmas