Abidjan, 07 mars 2025 (AIP) – La présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Namizata Sangaré a plaidé, vendredi 07 mars 2025, à Abidjan, pour un engagement accru et un soutien renforcé aux femmes dans la politique, lors de la première édition 2025 « Des causeries de l’AIP », intitulée « La femme ivoirienne et la politique : le regard du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) ».
Mme Sangaré a recommandé la mise en place de réseaux de soutien pour accompagner les femmes en politique, à travers une assistance financière et logistique.
Elle a souligné la nécessité d’un appui financier conséquent pour permettre aux femmes d’accéder plus facilement aux postes électifs. Selon elle, les coûts liés aux campagnes électorales constituent un frein majeur pour de nombreuses femmes, rendant indispensable la mise en place de fonds de soutien spécifiques pour celles qui souhaitent se présenter aux élections.
Tout en saluant les initiatives antérieures en faveur des femmes, notamment l’appui financier accordé aux candidates aux législatives de 2011, elle a estimé qu’il est temps d’aller au-delà des incitations et de mettre en place des mesures contraignantes pour garantir la parité. Elle a plaidé pour l’application effective du quota de 30 % de représentativité féminine dans les instances de décision.
Interrogée sur l’impact d’une telle représentativité, Mme Sangaré s’est montrée optimiste. « Si nous atteignons ce seuil de 30 % de femmes élues, nos communes seront mieux administrées. La femme, déjà engagée dans la gestion du foyer et de la communauté, saura faire preuve de rigueur et de dévouement dans la gestion des affaires locales et nationales. Avec plus de femmes à l’Assemblée nationale, les décisions seront encore plus réfléchies », a-t-elle affirmé.
Elle a également insisté sur l’urgence d’investir dans l’éducation et la formation des femmes. « Avec 47 % de femmes dans la population ivoirienne, dont près de cinq millions ne sachant ni lire ni écrire, il est impératif de renforcer l’éducation des filles et la formation des femmes pour garantir leur autonomie et leur participation active à la vie publique », a-t-elle soutenu.
Enfin, la présidente du CNDH a appelé à un changement de mentalité et à une moralisation du paysage politique. « La politique ne doit pas être perçue comme une trahison, mais comme un engagement en faveur du bien commun. Les femmes ont un rôle clé à jouer dans ce processus », a-t-elle conclu.
Cette rencontre à l’AIP a été organisée dans le cadre de la Journée internationale des droits de la femme, dont le thème de l’édition 2025 en Côte d’Ivoire est “Droits de la femme en côte d’ivoire 30 ans après Beijing : réalisation et stratégies pour l’avenir “.
(AIP)
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