Abidjan, 12 mars 2025 (AIP)- les membres du Comité technique de pilotage (COPIL) du projet de cacao durable ont organisé mardi 11 mars 2025, à Abidjan, sa quatrième séance pour évaluer les avancées et ajuster les stratégies en vue d’une plus grande durabilité pour la réussite du projet.
A l’ouverture des travaux, le conseiller politique et stratégie de Enabel, Denis Dubuisson, a rappelé les objectifs fondamentaux du programme qui est d’améliorer le revenu des planteurs tout en renforçant les capacités des coopératives cacaoyères. La mise en place de la norme ARS 1000, l’adoption de techniques agroforestières et le développement de systèmes de paiement pour services environnementaux sont autant d’actions qui contribuent à cet objectif global.
“Ce projet n’a de sens que s’il est utile au secteur du cacao en Côte d’Ivoire dans son ensemble. C’est pour cela qu’en 2025, le projet s’engage à résolument avec le conseil café-cacao dans la capitalisation de l’expérience pour permettre au Conseil de déployer à plus grande échelle les bonnes pratiques d’accompagnement des coopératives et pour lui permettre d’ajuster le cadre de la filière et ce, dans l’intérêt du revenu du planteur. Nous sommes tous ici, autour de la table, convaincus que l’avenir de la filière cacao en Côte d’Ivoire dépendra des capacités des planteurs à en tirer un revenu décent”, a déclaré M. De buisson.
L’accompagnement de proximité des planteurs a permis d’identifier des leviers d’action essentiels pour la pérennité du projet. Parmi les initiatives mises en place, on note la professionnalisation du séchage et de la fermentation du cacao, le développement de trajectoires de coaching sur la saveur fine ainsi que le lancement d’une étude sur le marché des crédits carbone. Ces actions ciblées visent à optimiser la chaîne de valeur et à mieux positionner le cacao ivoirien sur les marchés spécialisés.
L’Union Européenne, représentée par Mme Desmoulins, a réaffirmé son engagement en faveur de la durabilité et de la traçabilité du cacao ivoirien. Depuis le lancement de l’initiative Team Europe Cacao durable en 2020, de nombreux efforts ont été déployés pour accompagner la Côte d’Ivoire dans sa transition vers une production plus responsable. Le pays a d’ailleurs entrepris d’importants chantiers, tels que la mise en œuvre de la norme ARS 1000 et l’établissement d’un cadre légal visant à assurer la conformité avec la réglementation européenne sur la déforestation.
L’approche adoptée repose sur une transformation systémique du secteur, avec un modèle d’appui sur mesure aux coopératives. Ce modèle, qui associe des acteurs privés engagés dans une meilleure rémunération des planteurs, vise à garantir la durabilité et la compétitivité du cacao ivoirien sur le marché mondial. En parallèle, d’autres instruments de soutien, tels que l’accès au financement et un dialogue politique de haut niveau, viennent renforcer cette stratégie globale.
Le directeur adjoint chargé des projets de suivi-évaluation au Conseil café-cacao, Gbongué Mamadou, a souligné que cette réunion était essentielle pour dresser un bilan des activités menées jusqu’à présent et en tirer les enseignements nécessaires pour la suite du projet. La formation et la structuration des coopératives sont au cœur des actions entreprises, car elles constituent un maillon clé de la chaîne de valeur. Le renforcement des capacités dans la gestion, la gouvernance et les techniques de mise en marché est indispensable pour garantir leur compétitivité et leur conformité aux exigences du marché européen.
Actuellement, une trentaine de coopératives bénéficient du projet, dont une quinzaine sont directement appuyées dans cette phase initiale. L’objectif à terme est d’étendre cet accompagnement à d’autres structures afin de maximiser l’impact du programme. L’enjeu est de faire évoluer ces coopératives vers un modèle entrepreneurial plus structuré, capable de répondre aux standards internationaux.
Le projet de cacao durable en Côte d’Ivoire, financé par l’Union Européenne à hauteur de 7,8 millions d’euros et mis en œuvre par Enabel, représente un enjeu majeur pour l’avenir de la filière cacaoyère.
(AIP)
fmo