Abidjan, 13 mars 2025 (AIP)- “Au nom de ma Patrie” est un ouvrage dans lequel, Kobenan N’Guettia Simon dresse un réquisitoire sans complaisance contre les dérives de la société ivoirienne. À travers une plume engagée, il dénonce la corruption, le clientélisme et le laxisme, tout en prônant les valeurs du travail et de l’intégrité. Puisant dans ses chroniques publiées dans Fraternité Matin, il appelle à une prise de conscience collective. Pour cet enseignant de lycée technique et professionnel, l’éducation est le socle du progrès et de la justice sociale. Comme le dit l’auteur, l’éducation, c’est la vie ! Kobenan N’Guettia Simon est actuellement sous-directeur de l’information et du perfectionnement au Centre ivoirien pour le développement de la formation professionnelle.
AIP : Bonjour Monsieur, merci de nous accorder cet entretien. Pouvez-vous nous parler brièvement de l’ouvrage “Au nom de ma Patrie” ?
Kobenan N’Guettia Simon (KNS) : « Au nom de ma Partie » est un condensé de contributions de citoyen lambda sur des thématiques de la société ivoirienne que j’ai eu à publier dans le quotidien gouvernemental Fraternité Matin.
A travers cet ouvrage, j’invite les Ivoiriens à épouser et à adopter des valeurs de civisme ; je les invite à s’éloigner des tares sociales afin d’offrir un pays plein d’espoir, d’assurance, démocratique et juste à nos enfants.
AIP : Quels sont les principaux aspects de la société ivoirienne que vous critiquez dans votre livre ?
KNS : J’aborde les questions de l’éducation sous différents aspects, le cumul de poste au niveau politico-administratif, le phénomène Gnambro dans le transport, les villes de Côte d’Ivoire, l’incivisme et autres.
Ce n’est pas une critique, moi c’est plutôt une invite à l’Etat et à mes concitoyens à plus de responsabilité, de civisme, de moralité saine.
AIP : Vous invitez “les ivoiriens à épouser les bonnes attitudes et valeurs sociales afin de contribuer à l’avènement d’une Côte d’Ivoire développée, juste et égalitaire“. Qu’est-ce qui motive cette invitation, et quel rôle attribuez-vous à ces derniers dans la construction d’une Côte d’Ivoire meilleure ?
KNS : Voyez-vous, une société qui ne repose pas sur des valeurs sociales fondées sur la moralité, le civisme, la démocratie et la liberté compromet irrémédiablement l’avenir de ses enfants. J’aspire à une Côte d’Ivoire d’espérance, de liberté, d’équité et de justice. Une telle nation ne peut se bâtir que sur l’engagement de chacun, à commencer par le respect des règles de vie en société, la promotion du mérite et la responsabilité individuelle.
Chaque citoyen a un rôle à jouer dans cette quête d’excellence : parents, enseignants, leaders d’opinion, gouvernants et simples citoyens doivent œuvrer ensemble pour ancrer ces valeurs dans le quotidien. C’est en adoptant une posture éthique et en plaçant l’intérêt collectif au-dessus des considérations personnelles que nous pourrons construire une Côte d’Ivoire prospère, unie et résolument tournée vers l’avenir.”
AIP : Pourquoi l’éducation occupe-t-elle une place de choix dans cet ouvrage ?
KNS : Oui c’est vrai, je fais une place de choix à l’éducation dans mon livre. Pour la simple raison que j’ai compris que : « L’éducation c’est la vie ! » Empêcher un enfant d’accéder à l’éducation, c’est lui enlever la vie. L’éducation est le fondement pour parvenir à un Etat prospère, développé et stable.
AIP : Comment percevez-vous le lien entre l’éducation et le développement de la Côte d’Ivoire ?
KNS : L’éducation est le socle du développement. Certains disent que la route précède le développement. Certes ! Mais moi, je conclus que l’éducation précède la route. Sans éducation il n’y a pas de concepteurs, il n’y a pas d’ingénieurs. Or, s’il n’y a pas d’ingénieurs et de concepteurs de ponts, il ne peut y avoir de routes goudronnées et de ponts.
Le Président Félix Houphouët-Boigny avait fait installer des cabines téléphoniques le long de l’autoroute. Mais par manque d’éducation et de civisme, touts les cabines ont été détruites ou volées.
AIP : Quelles sont, selon vous, les attitudes et valeurs essentielles que les citoyens doivent adopter pour favoriser un changement positif en Côte d’Ivoire ?
KNS : Ces valeurs sociales sont le civisme, l’intégrité morale, la valeur du travail, l’amour de la partie, la dignité, l’altruisme et l’honnêteté intellectuelle. Les Ivoiriens doivent tourner le dos à la corruption, à la paresse, à l’égoïsme et à toutes les formes d’incivisme qui freinent le développement de notre nation. C’est en cultivant ces valeurs au quotidien que nous pourrons bâtir une société plus juste, solidaire et prospère pour les générations futures.

AIP : En quoi l’éducation est-elle considérée comme essentielle, selon vous ?
KNS : L’éducation est le moteur de toute société. C’est elle qui imprime le développement socio-économique en inculquant les valeurs sociales. Elle permet la connaissance et le développement des compétences et fournit à la nation le capital humain adéquat.
AIP : Comment pensez-vous que les critiques constructives formulées dans votre ouvrage pourraient influencer les actions et les politiques sociales en Côte d’Ivoire ?
KNS : Dans mon œuvre, je mets le doigt sur les travers de la société ivoirienne. J’attire l’attention de tous sur ce qui ne va pas et qu’il faut corriger ou changer. Cette interpellation doit amener tout lecteur citoyen à une prise de conscience pour un changement profond durable.
Le livre est comme un miroir, il projette notre propre image. Cela nous donne de voir ce qui n’est pas correct et d’ajuster ce qui doit l’être.
AIP : Quels sont les autres thèmes abordés dans l’ouvrage, en plus de l’éducation ?
KNS : En plus de l’éducation, l’œuvre aborde les thématiques du cumul de postes, de l’urbanisation, de la politique, du respect de l’emblème et des symboles de l’Etat, de l’incivisme (Phénomène Gnambro), de la pauvreté et autres.
AIP : En quoi cet ouvrage est-il important pour la Côte d’Ivoire à l’approche de la présidentielle de 2025 ?
KNS : Le livre met l’accent, particulièrement, sur l’éducation. L’école ivoirienne est très à mal. Il faut la repenser et la panser.
Les ivoiriens ont plus d’attachement pour les individus, leurs leaders politiques qu’à la nation elle-même ; ce qui fait qu’ils sont capables de détruire, d’attaquer cette nation pour un individu, pour leur leader. La considération de la nation au détriment des leaders politiques est le seul gage d’élections présidentielles démocratiques, transparentes, ouvertes et sans violence.
AIP : Votre mot de fin en direction de la paix et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire ?
KNS : La paix est primordiale pour une Côte d’Ivoire stable, prospère, développée et unie. La tranquillité, le calme ne sont pas forcément la paix. Parce que la peur, les intimidations, le musèlement et la terreur imposent un calme de façade…. La véritable paix est subordonnée à la justice, la liberté d’expression et d’opinion, la répartition équitable de la richesse nationale, à l’inclusion de tous les acteurs dans l’arène du jeu politique.
On ne peut pas vouloir la paix et poser des actes de la division. La paix et la cohésion sociales ne naissent pas de vœux mais d’actions. En Cote d’Ivoire, les hommes politiques sont la vraie menace de la paix et l’unité.
(AIP)
eaa/zaar